vendredi 12 décembre 2008

Part 18 : Chez les Cowboys

Chers/ères restophiles,

Bien que la faune montréalaise soit très diversifiée ethniquement, nous passerions à côté d’une des faunes les plus importantes de la plus meilleure ville du monde si nous ne faisions pas escale chez les Homosexxuaaaaals. Pour cette aventure, pas question de se faire accompagner par les Queers2 qui auraient pu influencer notre expérience et bousiller notre émerveillement. C’est donc accompagné de Mme MC et de M. The Parachutiste, tous deux bien hétéros, que je pars à l’aventure, le paysan manquant à l’appel.

La visite cette semaine se fera donc au Saloon, rue Ste-Catherine, en plein milieu du Village. C’est bien connu, les gais sont reconnus pour leur appréciation du beau. Ben on va voir ce qu’ils ont dans le ventre! Dès notre arrivée, nous sentons immédiatement l’ambiance très festive : le DJ live qui spin sur le bord des toilettes, les mâles su leu 36 nous sautent aux yeux au premier coup d’œil. The Parachutiste se colle sur MC et moi pour ne pas se faire pogner une fesse. Mais aucun problème ici, la populace est des plus charmante et pas du tout envahissante ou dérangeante. Le décor rafraîchi aux deux ans est très tendance et la musique crée une belle ambiance, nous permettant tout de même de continuer à se parler sans avoir à se crier à tue tête les aventures ayant meublées nos p'tites vies la semaine qui vient de passer.

Le menu d’une longueur vraiment impressionnante (mais c’est pas ça qui compte...) nous laisse perplexes quant à la fraîcheur des produits. Mais Phil le proprio a vite fait de calmer nos inquiétudes en nous mentionnant qu’à cinq services par soir, le roulement fait que tout est bon et que tout est toujours très frais. C’est une question de gestion de frigidaire. Difficile à croire pour une personne qui habite seule et dont la gestion du frigo est loin d’être optimale! Imaginez servir cinquante personnes cinq fois par soir! Comme on dit : à chacun sa spécialité! Le gai typique (toujours selon le proprio Phil) vient au Saloon pour quelques cocktails après la job, repart sur la main faire sa tournée pour se faire voir, revient en fin de soirée manger un morceau et repars de plus belle pour revenir plus tard. La place est donc toujours bondée et le roulement n’arrête jamais. La faune à 75% masculine est âgée de 20 à 60 ans. C’est pas pour me vanter mais j’ai même réussi à ramasser le numéro de téléphone d’un bi… Comme quoi il faut toujours être prête en toute circonstance!

En apéro, la liste de martinis et de mohitos est des plus intéressante. Des mohitos à la mangue! C’est l’apôtre de Denis JF qui serait fier. L’entrée aussi très satisfaisante de plats partagés de calmars frits et de nachos gratinés on fait la job en masse. Pour ce qui est du repas principal, The Parachutiste opte pour le burger fromage bleu & frites, moi-même pour le burger Saloon & frites et MC pour le stir fry. Personne ne s’est plaint!

Donc à recommander pour une soirée sympa et festive entre copinos hétéros, gays, lesbiennes, bisexuaaalll, transgenres pis toute le reste.

Suggestion tout à fait gratuite à notre lectorat masculin venant d’une célibataire de première classe (oui oui, moi-même!): disposer bien en évidence ses clefs sur la table à côté de son Blackberry pour montrer à tout le monde que l’on a un gros char, c’est pas winner ni pour les hétéros, ni pour les homos. Mettez ça dans votre pipe messieurs.

Coût de l’aventure : 35$ incluant 2/3 d’une bonne bouteille en importation privée tout à fait délicieuse.

Un must!


Le Saloon

1333 ste-catherine est

vendredi 5 décembre 2008

Part 17 : Back in the US... back in the US... back in the USSR

Chers/ères restophiles,

Ayant parcourus plusieurs kilomètres de par le monde depuis le début de notre épopée gastrocomique, et bien que la cuisine de plusieurs pays nous est encore à découvrir, nous récidivons cette semaine avec la Russie. Vous vous rappellerez sans doute de notre 5e chronique relatant notre visite chez Georgia dans le féérique décor du boulevard Décarie. Bien que nous en étions sortis avec de bons commentaires, la facture plutôt élevée nous avait laissé avec un sentiment de devoir non-accompli envers les gratteux comptant sur nos découvertes pour se bourrer la face à faible coût. Dans cette optique, La Caverne dans le quartier Côte des Neiges s’est avérée une option intéressante pour rendre accessible la cuisine soviétique.

D’entrée de jeu, dès notre arrivée sur les lieux, il fut évident que notre emphase sur le cheapo de ce volet hebdomadaire allait être respecté. Caché au bas d’une dizaine de marches à 80 degrés alors que la seule preuve de son existence est une affiche digne d’une pizzeria à 99 cennes accueillant les brosseux à 3h30 du mat, le restaurant n’inspire pas confiance. Dix pieds plus à droite, le même type d’entrée laisse d’ailleurs place à un magasin de cossins el cheapo avec des poubelles en plastique remplies de vadrouilles de couleurs fluos à 1$. Qu’est-ce qu’on ferait pas pour vous. Nous plongeons.

Heureuse surprise! Alors que l’on aurait pu s’attendre à un amalgame de tables branlantes mises à l’équerre par des napkins pliés en 12 gisant ça et là sur un plancher de prélart jadis reluisant mais aujourd’hui terni par des années de Mr. Net intensif, le tout entouré par du pré-fini d’un brun noyer discutable et, Ô horreur, quelques pieds carrés de plywood découverts, le tout sombrement éclairé sous un plafond suspendu laissant entrevoir au hasard le trajet de la plomberie… ce n’est vraiment pas le cas. L’espace est vaste et bien éclairé contrairement à l’image que l’on pourrait s’en faire de par son entrée exigüe. Les murs sont bien recouverts de pré-fini… mais plutôt spécial. Il simule de grosses pierres grises, tel le papier centenaire qu’on met au pied du sapin de Nouel avant d’y disposer les bonhommes de la crèche que le chien de la famille s’amusera à bouffer sans aucun respect pour leur divine signification. On assume que c’est pour faire cavarne. Nous retrouvons encore une fois l’incontournable écran géant à l’avant mais à l’arrière, attention! Disposés sur les murs, les têtes empaillées d’un ours noir et d’un orignal alors qu’un raton-laveur ayant subi le même sort nous regarde d’à côté du comptoir! Plus à l’écart dans un coin sombre, nous croyons aussi entrevoir le buste de quelques opposants au pouvoir, vision que nous ne chercherons pas nécessairement à confirmer coûte que coûte. Au centre des lieux se trouve un mini stage ou à un moment donné, il doit y avoir quelqu’un qui émet des sons quelconques, mais pas sur notre shift du mardi soir par contre.

Côté bouffe, je suis aux anges. Le menu regorge de dumplings à prix forts raisonnables. Ne sachant auquel m’adonner, j’irai avec l’assiette mixte (blin, manty, hinkali, vareniki, pelmenis et dolma) qui me satisfera amplement, précédée de l’entrée noire (toutes les salades/entrées sont désignées par une couleur), ie des filets de hareng salé. Menoum menoum. Gen pour sa part, après avoir longuement reluquée notre élancé serveur popov, tout à fait serviable et étonnamment enjoué malgré sa nationalité grisâtre, tout en se demandant si elle n’était pas encore victime d’une hallucination, optera pour une soupe et la spécialité maison, le pogrebok (du porc). Tout comme chez le Tibétain, elle se plaindra de long en large sur la nécessité de travailler à décortiquer sa pièce de viande pendant que je m’enverrai à un rythme infernal mes bouchées ne requérant aucun travail autre que planifier l’ordre optimal dans lequel les soumettre à mon gorgoton. Accompagné d’un demi-litre de rouge, pour ma part ce fut une expérience des plus plaisante. Vite fait, bien fait, bien livré et abordable.

Le coût de l’aventure : 54,00$ incluant les contributions obligatoires gouvernementales mais non celle subjective destinée au serveur. À moins de vouloir bénéficier du look feutré du Georgia, l’expérience de la Caverne est culinairement aussi intéressante à moindre coût et sied mieux à notre public cible. Nous recommandons donc de se mettre long La Caverne et short le Georgia. Profitez-en aussi pour aller vous promener au Renaud-Bray non-loin, expérience toujours enrichissante et qui vous servira pendant un instant à vous convaincre de votre érudition. Et finalement, nous vous recommandons aussi d’éviter de vous promener dans le resto avec un chandail de Guy Lafleur en mentionnant à qui veut bien l’entendre que les joueurs russes ont peut-être des mains, mais sont jaunes pendant les playoffs… comportement nécessitant une sortie plutôt rapide.


La Caverne

5184, Chemin de la Côte-des-Neiges (coin Queen Mary)
514-738-6555

vendredi 28 novembre 2008

Part 16 : Chez les Péruviens

Chers/ères restophiles,

Par le passé, nous avons maintes fois été emballés par nos découvertes latines et surtout charmés par leur qualité d’hôtes de premier plan. C’est donc dans cette optique que cette semaine nous découvrons le Pérou, Pays situé à l’ouest de l’Amérique du sud. D’après nos recherches, la cuisine péruvienne devrait être particulière en raison de la particularité géophysique du pays, du mélange des races et des cultures et de l’adaptation de cultures millénaires à la cuisine moderne (Wikipedia). Donc en gros, pour faire simple, la cuisine change à savoir selon où on est : la montagne, la côte ou la jungle pis vu que ça fait un boutte qu’ils sont là, ben il y a un mélange de vieu’ pis de neu’.



Cette semaine, nous passons le flambeau à deux nouveaux collaborateurs, Ph&M. On vous aime beaucoup mais ça s’adonne qu’on a aussi une vie pis des bons amis (avec du goût en plus!)! Donc pourquoi ne pas les utiliser! Nos gentils collaborateurs sont aussi long un héritier, donc, si le resto était marmaille friendly ce serait bien sûr d’adon et pour cette raison, ils ont opté pour la formule déjeuner. Pourquoi ne pas faire changement du traditionnel : deux-œufs-bacon-patates-extra-bines-extra-creton de temps en temps.



Ph&M ont pris une réservation pour 10 adultes et 4 enfants pour être certains de ne pas avoir à attendre des heures par un dimanche matin frisquet de novembre avec les petits mousses. Opération peut-être superflu car il n'y avait que 4 autres personnes dans le resto. Mais vaut mieux être préparés que désolés qu’ils disent. Le brunch ne semble pas très populaires chez les péruviens... surtout ceux de la très chic Plaza St-Hubert en tout cas!



Enfer et Damnation! Le service est très très ordinaire! Serions nous en face d’un imposteur latin? Le sourire semble être une option que Pablo, le serveur n'a pas eu à la naissance. Pour moi, il était caché en dessous du lit quand le bonhomme sourire est passé quand il était petit.



Le menu est assez simple et comprend deux choix. Le traditionnel deux-oeufs-bacon pour les bouzos les plus frileux mais surtout il y a le déjeuner typique péruvien. C’est la dernière option qui est choisie et en format familial plutôt qu’individuel. Ph&M n’ont pas froid aux yeux mais ne veulent surtout pas passer pour des chickens dans leur première chronique. Pour le groupe, ils ont commandé 2 déjeuners péruviens et 2 ceviches pour 8 personnes, les 2 autres étant des pas game et les petits trop petits.



Dans de grands plateaux servis au centre des convives, on retrouve un mélange de bananes plantains frites, saucisses grillées, morceaux de porc sec - un délice! -, une salade d’oignons rouges aussi succulente et un pâté typique de blé fourré à la viande cuit dans une feuille de bananier, ce dernier était un peu fade, mais le reste est tellement goûteux que la majorité l’emporte amplement.



La pièce de résistance est sans aucun doute le ceviche, un heureux mélange de pétoncles, crevettes, poissons et calmars cuits dans un jus de citron aromatisés à la perfection de coriande et d'ail. Malgré le fait que nous soyons dans un resto en face du Roi du Hot-Dog et qu'on se croirait dans une cafétéria avec un surveillant avec l'air bête, le repas vaut le déplacement!



La facture totale pour 10 adultes (et pas des minettes – Joueurs de Football inclus!), incluant des jus frais (très bon) et des cafés et une bouteille de vin, pour un grand total de 170$...



Excellent rapport qualité/prix!! Un must pour se sortir de la grisaille automnale.



Solymar

7610 St-Hubert

vendredi 21 novembre 2008

Part 15 : Chez les Sénégalais

Chers/ères restophiles,

Je tiens à vous indiquer immédiatement que je suis de retour pour la tenue de notre sortie hebdomadaire. Ayant eu vent des hallucinations qui ont terrassées Gen la semaine dernière, vous comprendrez que je ne pouvais sauter encore une fois mon tour et laisser la pauvre à elle même, essayant par tous les moyens de palier à mon absence.

Cette semaine, nous faisons un arrêt au Sénégal. La capitale, Dakar, vous est sûrement familière en raison du Rallye Paris-Dakar ou de Segolène Royal qui y est née. Non pas que nous doutons de vos qualifications en géographie, mais après avoir constaté que la potentielle no 2 des States lors des dernières élections, Sarah Pallin, ne savait pas que l’Afrique était un continent.. nous avons juste pensé vous rappeler quelques trucs sur le pays. Sur la côte ouest africaine du côté de l’Atlantique, nous retrouvons le pays de Youssou N'Dour, le Sénégal, juste en dessous de la Mauritanie (on salue ici Atigh de la Kaïma – Voir les Bouzos Part 2 - Chez les Africains). Qui n'a pas eu la toune 7 Seconds de Youssou en duo avec Neneh Cherry dans la tête en 1994. Quant on vous dit qu'acquérir de l' « instruisance » n'a jamais été aussi plaiiiiisant!

Nous choisissons un jeudi soir pour notre visite chez Keur Fatou car selon le site Internet, les jeudis, vendredis et samedis nous auront droit à un récit de contes et de légendes. Pour cette sortie, nous serons accompagnés du Versant partner de Gen et de sa femme-to-be. Fidèle à son habitude, Gen réserve pour 4 personnes à 18h30. Un très sympathique monsieur prends les détails et lorsqu’elle lui demande si c'est un resto apportez-votre-vin, elle se fait répondre que si ça nous tente, on peut apporter notre bouteille. Ah la rigueur africaine... Ben kin! C’est sûr que ça nous tente!

L'Homme avec un grand H de la place c'est Njouga Sarr, ou celui qui a sûrement inventé le multi tasking. Il se décrit comme proprio, chef cuisinier, hôte, serveur, conteur et musicien. Pas mal pour une seule personne. Gen arrive seule vers 18h15 au resto devant une vision assez surréelle : trois africains, mi-quarantaine, veillant sur le bord d’un feu de camp en plein milieu du resto! Décidément, on ne pourra nous accuser de ne pas sortir des sentiers battus. En fait, c’est trois sénégalais assis dans des fauteuils autour d’un bol en céramique d’environ deux pieds de large ou se retrouve de la braise fumante pour réchauffer la pièce! Seule, elle décide donc de s’asseoir en leur compagnie pour discuter de voyage et d’exotisme mais aussi de hockey et du Canadiens! Justement l’un d’eux, Frankie nous quitte pour ne pas manquer le début du match Canadiens/Boston. Wayoye, quand je vous dit surréel!

Anwar, Marie ainsi que moi-même arrivons trente minutes plus tard. Nous décidons de nous installer à une place de choix, ie dans les fauteuils de la bay window donnant directement sur la façade de l’établissement. Le souper d’avérera très ordinaire à l’instar de l’aspect général du restaurant. Au menu, poisson blanc et riz blanc ou couscous et boulettes de viande. En fait on ne va pas là pour la bouffe mais bien le dépaysement. En payant notre facture vers 20h30, Njouga nous annonce que les contes débutent à l’instant. Je dois malheureusement quitter ainsi qu’Anwar et Marie, mais la consciencieuse Gen se commande un deuxième thé à la menthe, prends siège dans un des divans et s’installe seule (ça devient une habitude) pour se faire charmer par ces légendes sénégalaises. Elle aura droit à trois histoires dont la « mouche et la statuette », le « chameau et le petit garçon » et « l’arbre et le singe », des légendes à saveur philosophique racontées de très belle façon. Pendant ce temps, à CKAC dans mon char sur la route du retour j’aurai droit à « les ours rossent le CH » et « le Lucic brutal et le Komi voit des étoiles ». Parlant d’étoiles, avez-vous voté pour nos valeureux canadiens? Dans une ère où on vote aux trois mois, nous ne sommes pas à une élection près cet automne! http://fanballoting.nhl.com/

En conclusion, à la lumière de la game CH/Bruins : Dépaysement 6 – Bouffe 1. Donc à visiter un soir de semaine où ça vous tente pas de popotter pour découvrir un endroit très exotico cheapo où pour 15$ par personne, vous aurez droit à un proprio gentil et rafraîchissant mais où la nourriture n’est pas un élément essentiel de l’équation.


Keur Fatou


66 Saint-Viateur Ouest
(514) 277-2221

vendredi 14 novembre 2008

Part 14 : Chez les Libanais


Chers/ères restophiles,


Pour cette aventure, JF est resté à la maison avec sa progéniture afin de ne pas déroger à notre très sérieuse charte du parfait Bouzo, ie ne pas essayer un resto que l’un d’entre nous aurait déjà visité par le passé. Too bad JF, il n’y a pas de prescription même après 16 ans, professionnalisme oblige. Ayant définitivement tombé en amour avec le Petit Alep de la région Syrienne, je traverse aujourd’hui la frontière pour me retrouver au Liban. C’est donc avec mon moi-même, à la suggestion de JF, que je pars à la découverte du Lilas, ce resto situé sur Parc juste à côté du YMCA désormais célèbre en raison de ses vitres teintées et de ses sympathiques voisins d’en arrière. Version huppée du Amir, je découvre ce petit resto ouvert depuis 1980 décoré dans les tons de rose. Je me dois de vous dire à prime abord que j’ai un penchant assez marqué pour la cuisine libanaise, mon objectivité en prendra donc pour son rhume. Quand tu n’as plus à donner ton nom, ton adresse ou ta commande quand tu appelles chez Amir pour une livraison, ça peut même être considéré un peu freak. Donc mes attentes sont élevées! Un Amir de luxe! Oh my God! Pourront-ils battre le humus, les pitas frais et les délicieuses marinades de chez Adonis, mon épicerie par excellence? Comme le disais Piton Ruel : « Y’en aura pas de facile ».


Le resto est à l’extérieur lilas de bord en bord, ce qui fait pas mal concept. L’intérieur me fait un peu penser à un appartement de grand-mère avec ses nappes blanches disposées en triangle sur une nappe lilas bien sûr, alors que les rideaux et accessoires donnent dans le lilas et le vert forêt. Le site Internet? Lilas bien sûr!


Mais pourquoi nommer son restaurant libanais Lilas? Selon la signification des couleurs, lilas représente l’amour, la sincérité et la pureté. Notre analyse, toujours très scientifique, nous amène à penser que, parce que tout comme l’olivier un arbre très courant au Liban, les lilas appartiennent à la même famille des oléacées (tout comme le jasmin et le frêne d’ailleurs) donc d’où le lien avec le pays…ok ok, c’est peut-être un peu tiré par les cheveux! Mais il n’y a pas que la bonne bouffe dans la vie, il faut aussi nourrir notre esprit pardi!


Partant de la shoppe vers 17h et en l’absence de co-pilote, le trajet se déroulera évidemment sans embûches. Je suis donc au resto vers 17h10 me cognant encore une fois contre une porte barrée! Le resto ouvre à 17h30 et non 17h comme inscrit sur leur site internet. Par cette fin d’été des indiens, je prends donc mon cabas sous mon bras et pars à la découverte des épiceries exotiques de Parc Avenue où grecs, libanais, indiens, juifs se côtoient en harmonie. Je me croirais en vacances dans une autre ville. Je fais le plein d’épices et de fruits exotiques pour finalement me rendre compte qu’il est déjà 18h! Le resto est vide et comme dans mes nombreux voyages je m’assoie en compagnie de mon roman Harlequin. Initialement une suggestion de Kiki d’Australie il y a plusieurs années, les Harlequins sont petits, cheaps et se glissent bien dans un sac à dos. En plus, ça fait moins mal au cœur de les échanger dans une auberge de jeunesse une fois finis. Mais passons les justifications pour excuser ma possession de cette littérature insipide et sautons dans le vif du sujet.


Le menu offre trois possibilités :

  1. La Tazka, un véritable repas d'entrées avec options végétarienne, régulière ou royale (de 16.50$ à 24.60$ par personne)
  2. Le Mezzé - La table d'hôte (de 20.50$ à 35.50$ - la plus chère, inclut fruits de mer et poisson)
  3. À la Carte - en portion demie ou régulière


À mon grand malheur, toutes ces options sont pour 2 personnes au minimum. Comme quoi il y a des avantages à tolérer le paysan JF à toutes les semaines! Je dois donc me rabattre sur le menu à la carte. J’opte pour le humus et le taboulé en entrée accompagés de l’assiette de poulet Lilas comme plat principal.


Alors que j’arpente la place du regard en patientant pour mes entrées, le crissement de la porte se fait entendre et d’un pas décidé, un homme, que dis-je, un adonis avec la carrure d’un athlète taillé dans le roc fait son entrée et se dirige tout droit à l’opposée de ma table au fonds de la salle. M’ayant jeté un bref regard auquel j’ai répliqué avec le sourire incrédule d’une fille qui croit voir un oasis après 30 jours perdue dans le désert, il dépose son attaché-caisse portant un gros logo de Médecins Sans Frontières, prend place à sa table tout en me souriant encore une fois de ses blanches dents rappelant un paquet de chicklets. Écarlate, j’agrippe le menu et me plonge la tête dedans ne sachant plus comment réagir. Soixante secondes passées à penser à ma liste d’épicerie question de faire baisser ma pression, j’abaisse tranquillement mon menu. Enfer et damnation! Mon Apollon a déserté sa place! Fiou, ses effets personnels sont toujours là. Mais que vois-je? Une napkin sur ma table qui ne s’y trouvait pas avant que je disparaisse derrière mon menu. Et la patate qui se remet à galoper à la lecture de : « What R U waiting 4? I’m in the women’s washroom ». Me replaçant nerveusement la crinière, sans hésiter je me dirige vers l’arrière du resto. Alors que je n’avais pas encore passé le cadre de la porte de la toilette de la petite bonne femme avec la jupe, je suis empoignée par le cou, chaudement et longuement embrassée. Après ce qui me parut comme trente minutes, fiévreuse, je suis plaquée contre le mur alors qu’une anguleuse main se fraie un chemin… « Madame… MADAME! »… Interloquée et déboussolée, Christine me sert mes entrées en me rappelant à la réalité. Je suis toujours assise à ma table et le resto est toujours vide. Maudit Harlequin à marde!


Faute d’erotico del bouzo, je me concentrerai sur la bouffe. Oh my God! Mes papilles ne se peuvent plus, je suis en train de déguster le meilleur taboulé que je n’ai jamais mangé de ma vie! Christine m’indique que le truc c’est d’utiliser un persil italien et le couper avec un couteau très aiguisé sans jamais ne revenir en arrière pour ne pas développer l’amertume et faire ressortir l’eau du persil. Et surtout de le faire on the spot au fur et à mesure. Je la crois sur parole! J’en ai même acheté un contenant pour ma fin de semaine! Le humus nappé d’une huile d’olive pas cheapo du tout est aussi excellent. Pour ce qui est du poulet, ce sont des galettes de poulet haché qui m’ont un peu moins excité, servi avec un riz un peu fade. Le baklava maison tout frais par exemple est un pur délice, surtout qu’il m’est offert sur le bras.


Pendant mon repas, plusieurs clients sont arrêtés prendre des commandes pour emporter. Je m’imagine tout à fait ramasser quelques plats pour un souper à la maison! En plus ils font la livraison! Coût de l’aventure 30$ incluant un verre de rouge libanais. Tout à fait raisonnable surtout que j’en ai eu assez pour mon lunch du lendemain! À refaire sans faute tout en portant une attention spéciale à ne pas se laisser duper par les hallucinations.




Aux Lilas

Restaurant-Traiteur


5570 Avenue du Parc

Montréal

(514) 271-1453

Du Mardi au Dimanche

jeudi 6 novembre 2008

Part 13 : Chez les Mongols


Chers/ères restophiles,

Laissez-nous vous rassurer immédiatement. Malgré ce que le titre de cette chronique pourrait laisser croire, notre sortie hebdomadaire ne s’est pas déroulée à la cafétéria de l’Assemblée Nationale mais bien dans un resto qui se spécialise dans la cuisine de la région de la Mongolie. Le très « loi 101 » restaurant « le Little Sheep » nous a été fortement suggéré par Yan et a immédiatement titiller notre corde sensible, celle de la recherche de nouveauté. De la fondue Mongole? De quessé? L’équivalent de la fondue chinoise mais avec les pics à l’envers?!? Encore plus intriguant quand contre toute attente nous découvrons que nous avons à faire ici avec une corporation cotée sur la bourse de Hong-Kong (968 HK sur Bloomberg) et que la chaîne internationale compte 703 succursales juste en Chine! Mais Pardi! Et exit illico notre aura de fréquenteurs de restos uniques et originaux face au WcDo du potte de bouillon! Juste pour vous donner une idée de grandeur, il y a à peu près 1000 WcDo en Chine. Selon les derniers états financiers que nous avons bien sûr lus avec beaucoup d’attention, due dilligence oblige, le Little Sheep a plus de 6400 employés de par le monde, un market cap de 206 millions de dollars US et un EBIT de 32.7 millions de dollars US pour l’année fiscale 2007. Nous nous éloignons donc un peu du resto de quartier familial mais bon, vous excuserez notre écart de conduite mais notre curiosité l’aura emporté.

Cette sortie s’est faite en grand! Ça fait toujours un petit velours de voir nos valeureux lecteurs se battre pour avoir la chance de passer une soirée en notre compagnie. Nos compagnons cette semaine étaient : La Marquise, La-Globe-Trotteuse-qui-sort-de-sa-zone-de-confort, Mamme Gaumouche et son Lolo (c’est bien ça, son et Lolo pas de « s »).


Rendez-vous un dimanche soir frisquet de novembre vers les 19h30 dans le quartier chinois. Nous avons encore une fois essayé de réserver mais notre interlocuteur asiatique pour qui le français c’est du chinois… ?!?... euhhhh… et pour qui l’anglais était encore au stade très embryonnaire nous avertit que c’était : « Busy et no reservation possible, good luck. Buy wine here, no bring ». Sympathique tout de même. Ne restait plus qu’à découvrir si le « good luck » était pour s’assurer d’une place ou faisait plutôt référence à la bouffe.

Partant avec la prémisse que la Mongolie c’est dans le boutte de la Chine, la fondue chinoise était probablement une proche cousine de la fondue mongole nous disions-nous. À l’attaque! Arrivés sur les lieux, la faune est à 97% asiatique, donc bon signe. Pour notre groupe de 6 personnes, l’attente semble assez longue mais l’hôtesse nous propose une salle VIP qui peut recevoir 10 personnes mais où le total de la facture doit être au minimum de deux cents dollars. Pas question de payer plus que ce que nous allons consommer! Nous négocions donc serré dans les coins pour finalement avoir accès à la dite salle sans pénalité. C’est bin d’adon car en plus, on peut tamiser les lumières car dans la salle principale où mange la plèbe, les néons Cool White (et non Day Light, moins agressant pour l’œil – 7 ans d’expérience comme caissière chez Ro-Na nous sont toujours utiles n’est-ce pas!) sont blastées au maximum. Autre fonctionnalité de notre salle VIP, un bouton pour appeler un serveur ou seulement nous donner un faux sentiment que l’on s’occupe de nous, le temps de réaction entre le poussage de piton et l’arrivée d’un responsable étant hautement questionnable.

Ce « Hot Pot mongolien » comme qu’y dizent, fonctionne de la façon suivante : incrusté dans la table, il y a une plaque chauffante « à induction » (selon le très techno Lolo) par personne qui nous permet de chauffer notre bouillon pour cuire nous même notre souper. Un bon compromis pour les ceuzes qui aiment cuisiner mais haïssent se bâdrer de faire la vaisselle après. On peut choisir entre le bouillon piquant ou pas piquant ou un 50-50. Selon la majorité de nous, un médium aurait été vraiment parfait, l’épicé décapant en titi et le pas piquant étant plutôt fade. Les épices étaient, selon notre hôtesse, intraduisibles dans la langue de Shakespeare, encore moins dans la langue de Molière. Notre spécialiste culinaire Mme La Marquise subtilisera à la fin du repas quelques échantillons qui seront passés au crible grâce aux équipements à la fine pointe de la technologie de CSI ITHQ. Nous ne sommes toutefois toujours pas certains de toute manière de vraiment vouloir en savoir trop, surtout après être allé voir le rack de condiments. Dans un frigo le long du mur, de grands récipients pour le libre-service réunissent une multitude de poissons, fruits de mer, viandes, légumes et abats tous plus exotiques les uns que les autres groupés dans les sections : légumes / viandes et poissons pas trop dégueux / organes-extrême. Du cœur de poulet aux racines de Lotus, les choix étaient tout de même très diversifiés. Champignons, cressons, bambou, melon des neiges, poulet, bœuf, agneau, moules, tofu, poisson, (et j’en passe) le tout à volonté pour la modique somme de 15.99$. Les quelques sauces étaient correctes (sésame, BBQ, soya entre autre). Les desserts ainsi que les boissons gazeuses et le thé étaient inclus dans le prix. Pour notre part, nous avons pris une bouteille de vin à 24$ qui était aussi correct. Un écriteau nous mets en garde cordialement que si nous laissons plus de 200 grammes de viande dans notre assiette, on paie pour un repas supplémentaire. Pas de gaspillage! 200 grammes considéré un repas supplémentaire?! Franchement, y peuvent bin être p’tits.

Donc après un autre de nos sondages dont la conduite serait qualifiée de boîteuse selon la communauté scientifique, le Little Sheep n’occupera pas le haut du pavé sur notre liste des restos à refaire, d’autant plus que Mamme Gaumouche a eu un peu de difficulté à digérer toutes ces nouvelles découvertes. Notre expérience a tout de même été agréable et peut être résumée par : concept intéressant, résultat décevant... mais pas de là à renommer le restaurant avec un mot à consonnance semblable à « sheep » tout de même…

Coût de l’aventure 30$ par personne (15.99$ pour le buffet, plus ½ bouteille de vin par personne, plus taxes)

Le Little Sheep


50, rue de la Gauchetière Ouest
514-393-0888

vendredi 31 octobre 2008

Part 12 : Chez Sylvestre

Chers/ères restophiles,

Nés au Québec de parents immigrants, vous êtes exilés à Madrid depuis plus de 20 ans et avez cheminé dans le monde de la restauration depuis, commençant comme laveur de salades. Vous décidez de vous partir un resto afin de faire découvrir un brin de che-vous aux espagnols. Où pourriez-vous bien vous installer? Dans un quartier ouvrier défavorisé de la ville bien-sûr! C’est du moins ce qu’a décidé Sylvestre pour son restaurant Les Délices de l’île Maurice au 272 Hickson à Verdun, un Mauricien d’origine né de parents chinois et établi au Québec depuis une vingtaine d’années. C’est à cet endroit que se déroulait la 12e étape de notre périple gastrocomique par un frette mardi soir, établissement suggéré par Pat du célèbre couple Pat et Lynda.

Tel qu’indiqué la semaine dernière, la sortie se fait en compagnie de Mme Gaumouche qui n’a pas su nous diriger de façon optimale vers notre destination à titre de co-pilote honorifique. Notre mauvais karma directionnel se poursuit donc, malgré une co-pilote différente.

Au sujet de l’ Île Maurice à présent…

- « Quelqu’un pourrait me dire quelque chose sur l’Île Maurice? » demande le professeur.
- « Moi moi moi! » s’écrie la petite Gen, la main bien haute tendue.
- « Vas-y ma belle. » indique le professeur en pointant la trépignante Gen.
- « L’île Maurice est située dans le sud-ouest de l’Océan Indien, à côté de l’Île de la Réunion, ses habitants sont un ramassis de colons français… »
- « GAGNON! » coupe le professeur alors que le petit JF s’est mis à rire à gorge déployée. «Gen a dit des colons français, pas des colons qui parlent français! Nul rapport avec les consanguins de ton village perdu. Tu devrais écouter un peu au lieu de niaiser sinon tu vas finir en Finance dans un bear market. Tu peux continuer Gen. »
- « Comme je disais… » enchaîne Gen tout en jetant un regard narquois du coin de l’œil vers le petit JF hébété, « ses habitants sont un ramassis de colons français et d’esclaves originaires d’Afrique, de Chine et d’Inde amenés pour travailler dans les champs de canne à sucre. »

Imaginez donc 1.2M de personnes entassés sur une île qui parlent plus de 9 langues (anglais, français, créole, hindi, ourdou, mandarin, tamoul, hakka, etc.), ça vous donne une belle fricassée de monde aux inspirations culinaires plus que variées.

Finalement arrivés vers les 18h30 un mardi soir, nous nous frappons à une porte fermée! D’une auto stationnée aux abords, une femme nous informe de faire attention aux matières malodorantes laissées par certains canins au pas de la porte. Nous l’en remercions. Nous cognons donc à la porte et Sylvestre lui-même vient nous ouvrir. Une fois à l’intérieur, le plancher s’avérera douteusement glissant… La mise en garde au dehors s’est vraisemblablement avérée trop tardive dans mon cas… Ça commence bin t *&*!$*% … Sylvestre, le très sympathique proprio de 64 ans fait rouler son petit établissement depuis treize années, seul les mardi/mercredi (de 17h à 22h) alors que les jeudis, vendredis et samedis aux mêmes heures, il est épaulé par un de ses huit frères. Être ouvert plus longtemps ça voudrait dire hypothéquer sa qualité de vie, et payer plus d’impôts, et il n’en est tout simplement pas question! Le resto, au premier étage d’un duplex style plateau mais dans un quartier un peu plus trash, ressemble à une cafétéria de garderie avec ses chaises droites munies de balles de tennis aux pattes pour épargner le plancher, des bouttes de mac-tac disparates collés à gauche à droite et des dessins d’enfants tapissant les murs. Pour un mardi soir, le restaurant d’une quarantaine de places sera tout de même assez rempli, peuplé d’une faune relativement jeune qui, d’après un sondage on ne peut moins scientifique, vient de partout sauf de Verdun.

Dans ce décor des plus surprenant, nous nous voyons offrir une assiette de chou frit en amuse-bouche qui s’avérera vraiment excellent, surtout agrémenté des quatre sauces maison. Comme c’est un apportez votre vin, nous ouvrons la bouteille, opération qui se déroulera sans drame pour une troisième sortie consécutive. Par la suite, avec un léger supplément monétaire dont nous ignorerons à jamais le montant, on nous soumet un choix entre trois entrées : saumon fumé, salade de crevettes ou poulet frit à la créole. Nous partageons le tout à trois et tout est fini dans le temps de le dire. Exquis! Sans même avoir à le demander, Sylvestre nous apporte ensuite la soupe du jour aux carottes, vraiment goûteuse et parfaitement épicée. La faim se faisant déjà moins pressante, Sylvestre vient tout de même se tirer une chaise avec nous pour nous jaser du contenu de son frigo. Bar, tilapia, pétoncles, crevettes, saumon, saucisses, poulet ou bœuf mariné et j’en passe. Il faut choisir ce qui nous inspire pour ensuite identifier une sauce à la créole, cajun, au curry, au safran, au beurre à l’ail ou autres pour épouser le tout. Les assiettes sont bien remplies et la viande ou le poisson accompagnés de riz blanc et salade.

Mamme Gaumouche y est allée de pétoncles au cajun alors que Gen opta pour le saumon au beurre à l’ail tandis que pour ma part, j’arrêtai mon choix sur le bar au safran. Seul représentant du sexe fort, je suis le seul à pouvoir claironner pour avoir réussi à finir mon assiette, malgré une pression considérable sur le bouton de mon pantalon alors que les feummes repartiront avec un doggy bag pour leur lunch du lendemain. Tous semblaient plus que satisfaits de leurs choix. Au niveau des critiques négatives, il est de mise d’indiquer que ce n’est pas très diète, la vinaigrette étant servie généreusement sur la salade. Mais l’endroit est tellement sympathique, nous y retournerions sans hésiter dès le lendemain! Correction. Peut-être l’après-lendemain, car à manger de même, personne ne rentrera dans son kit des fêtes.

Si à 19h30 Giorgio tamise les lumières, bin à 21h30, Sylvestre ferme les rideaux de douche faisant office de tentures dans les fenêtres avec des épingles à linge en plastic, sort sa bouteille de rhum où macèrent raisins, pruneaux et écorces d’orange afin de partager avec la clientèle quelques verres su l’bras. Il est évident que nous tenterons de reproduire cette extraordinaire recette! Divin! Mamme Gaumouche pourra confirmer que nous ne comptons pas de bobards quand nous disons que nos hôtes sortent à l’occasion leur boésson maison ainsi que leurs albums de photos en notre compagnie.

La tête remplie des histoires de Sylvestre sur sa jeunesse à l’île Maurice, sur son mode de vie et ses photos de voyage à Cuba, nous quittons le resto vers 22h30 enchantés de notre soirée. Mamme Gaumouche qui marche un tantinet croche est encore sur le choc d’avoir presque dérapé un mardi soir.

Sylvestre semblait nous dire que la retraite approche. À votre place, on se dépêcherait à aller visiter ce petit resto exotico cheapo le plus rapidement possible. Notez qu’il se prélassera sous le soleil de Cuba du 13 décembre au 30 janvier.

Coût total de l’aventure 45$ pour 3 personnes
Cash seulement, pas de réservations, apportez votre vin
Ouvert du mardi au samedi de 17h à 22h

Un coup de cœur! Merci Pat!


Les Délices de l’île Maurice
272 Hickson
Verdun
514.768.6023

vendredi 24 octobre 2008

Part 11 : Chez les Tibétains

  • Chers/ères restophiles,

    Nous tenons à vous informer d’entrée de jeu que notre visite hebdomadaire s’est effectuée à une date très importante du calendrier québécois, d’autant plus importante cette année car elle marque l’anniversaire d’une institution de notre société : le match d’ouverture à Montréal de la 100e saison des Canadiens. Afin de débuter du bon pied cette saison, il était de mise d’aller se ressourcer et de retrouver momentanément un certain équilibre car la saison qui s’annonce sera fertile en émotions. Pour ce faire, un restaurant tibétain s’avéra de mise, Chez Gatsé, au 317 rue Ontario Est.

    C’est donc accompagné de Social, dont l’apparition initiale dans nos tribulations remonte au Ruby Rouge, que nous nous dirigeons à destination pendant que ce dernier se creusera les méninges pendant le trajet au sujet d’un nouveau manteau se devant d’être acquis pour assister au spectacle de Madonna. Comme lors de la plupart de nos arrivées avec nos heures de souper de clown, nous sommes à même de faire le tour du proprio de l’établissement, étant encore une fois seuls dans la place. Les murs en briques peintes et de grosses pierres foncées projettent une ambiance chaleureuse dès le seuil franchi. Nous découvrons de plus une coquette terrasse à l’arrière qui devrait s’avérer un endroit plus qu’intéressant pour passer une agréable soirée au retour des chaudes soirées, ie dans 8 à 9 mois. Nous nous assoyons donc à l’avant, près d’une fenêtre qui donne sur une vue imprenable d’Ontario à partir de ce demi sous-sol. La musique qui remplit l’espace est méditative et n’est pas sans rappeler ce que pourrait avoir l’air du Peter Gabriel joué à une vitesse deux fois trop lente. Ajoutez à cela de l’encens qui meuble chaque racoin de la place et il est clair que nos chances de léviter avant la fin du repas sont très élevées.

    Après avoir passé 10 minutes à expliquer au serveur que le CH que j’ai de peinturé dans la face ne fait aucunement référence à la CHine, que la casquette avec deux cans et des pailles que j’ai sur le crâne n’est pas encore remplie de bière à 12$ et que la trompette de 4 pieds que je traîne n’est pas pour partir une manifestation pro-anti-whatever-Tibet, nous commandons. Nous nous estimons chanceux qu’il n’ait pas repéré l’odeur émanant de mes pantalons en raison du port de mes boxers chanceux de série que j’ai commencé à porter l’an dernier lors du 7e match contre Boston et qui n’ont encore à ce jour connu l’effet néfaste de quelconque produits nettoyants, préservant ainsi leurs propriétés chanceuses.

    Alors que nous attendons notre entrée en la matière qui prendra la forme d’une soupe aux lentilles et qui s’avérera une version tibétaine de notre soupe aux pois, nous nous échauffons en scandant quelques lignes qu’il pourrait s’avérer nécessaire de crier une fois rendu à la partie quelques minutes plus tard. Comme on m’indique que nous sommes lus par des compatriotes outre-mer du désormais surpayé Mark Streit devant assister à quelques parties un peu plus tard dans la saison, nous vous ferons ici part du Criage d’insanités au Centre Bell 101 :


  • Lorsque un joueur du CH est puni pour avoir à peine effleuré un joueur des méchants, il est de mise de crier : « Voyons donc REF! On joue pas à ringuette ****** ! Booooooooo!».


  • Lorsque un joueur des méchants est puni pour avoir à peine effleuré un joueur du CH, il est de mise de crier : « Yeah! Dans game REF! Good show ».


  • Lorsque un joueur des méchants plonge délibérément pour influencer l’arbitre afin qu’il inflige une punition à un joueur du CH, il est de mise de crier : « T’es pas d’une game de soccer maudit fefi!» (not that there's anything wrong with that...).


  • Lorsqu’un joueur des méchants se fait plaquer solidement dans la bande par Mike Komisarek, il est de mise de crier : « YEEEEEAAAAAAHHHHH! Fin des émissions! ».


  • Lorsqu’un joueur du CH se fait plaquer solidement dans la bande par un méchant, il est de mise de crier : «LARAQUE! LARAQUE! LARAQUE! LARAQUE!».


  • Lorsqu’un joueur du CH est hésitant et tarde à faire un jeu en zone adverse, il est invitant de crier « Saperlipopette, arrête de psalmodier et lance le palet vers le cerbère! » mais nous considérons qu’il est plutôt de mise de crier « SHOOOOOOT *****! ».


  • Lorsqu’un méchant essaie de déjouer un des nôtres en zone du CH près de la bande, qu’un avant du CH se dirige vers un méchant dans un coin en zone adverse ou qu’un méchant tente de faire le trouble devant le filet de Carey ou Jaroslav, il est de mise de crier dans toutes ces situations : « TUUUUUUUUEEEEEEE LLLLLÉÉÉÉÉÉÉÉ! ».


  • Vous pourrez consulter Gen qui se fera un plaisir de vous énumérer toutes les possibilités de mots pouvant être insérés à la place des *****.


  • Il est à noter itou que dès qu’un des méchants dans la liste suivant touche à la rondelle, il est nécessaire de le « booooooooo »er : Zdeno Chara (Boston), Ryder (Boston), Brière (Philadelphie), Hossa (Détroit), Sundin (à déterminer).

    On coupe court à notre petit soirée Canadienne avec l’arrivée de notre entrée de Shapatés, des galettes grillées farcies de viande hachée, l’équivalent d’un pâté à la viande de che-nous. Alors que mes comparses ont tenté leur chance du côté du poulet Lhassa, un poulet mariné grillé accompagné de riz ou de patates au cury (shoko khatsa), on me sert mes momos, des dumplings tibétains, au bœuf et au fromage avec un side-order de tite-nouilles. Gen aura tôt fait d’abandonner l’ingurgitation de son poulet, se plaignant de la complexité relative d’en venir à bout en raison de sa présentation, ie sous de la sauce et de la façon dont c’était coupé. Le Social ne se plaindra point de cet aspect et persévérera, disant apprécier son plat. De mon côté, malgré ma relative aversion pour ce qui est habituellement épicé, j’avoue que j’aurais apprécié que mes momos soient un peu moins sobres.

    En résumé, le décor et l’atmosphère du Gatsé augurait très bien pour que l’expérience en soit une très positive. Nous restons cependant quelque peu sur notre faim en raison d’une cuisine qui à l’image de la musique, aurait peut-être besoin d’être un peu plus relevée. Qu’à cela ne tienne, nous réglons l’addition qui tourne autour d’une soixantaine de dollars, saluons le Social qui continuera probablement de cogiter sur le brin d’étoffe qui sera digne de recouvrir son torse lors du pestacle de la Material Girl et nous dirigeons vers le Temple. Une fois à nos places dans une atmosphère aux antipodes de celle du Gatsé et après avoir accueilli les petits nouveaux George, Alex et Robert ainsi qu’applaudi à tout rompre nos favoris lors de la présentation protocolaire, ie Alex, Thomas, Carey, Andrei (2), Serge, Mike, Roman, Josh, et Stéphane… le gars de la bière, nous profitons de la première altercation de Big George à son premier shift sur la glace contre le méchant Thornton de Boston pour y aller d’un époumonant : « TUUUUUUUUUUEEEE LLLLLLLLÉÉÉÉÉÉÉÉ! ».Ça sent la Coupe!

    Ne manquez surtout pas notre prochaine chronique qui vous fera part d’un restaurant vraiment hors de l’ordinaire dans la lignée du Spirit Lounge, ie sans menu mais avec un proprio qui a l’air content d’avoir des clients ce coup-ci. De plus, nous serons accompagné d'une nouvelle invité spéciale : Mme Gaumouche.


    Chez Gatsé

    317, rue Ontario Est (coin Sanguinet)
    514-985-2494

vendredi 17 octobre 2008

Part 10 : Chez les Salvadoriens


Chers/ères restophiles,

Il est essentiel de débuter cette chronique en vous rappelant que vos deux valeureux bouzeux, oeuvrant dans le milieu financier, commencent à être pas mal gazés de la descente aux enfers des bourses qui pèsent sur leur moral, à la hauteur de 500 points additionnels à chaque jour. Toujours est-il que notre rendez-vous hebdomadaire, cette semaine au Cabanas du 1453 Bélanger est (coin Garnier), ne revêt pas cette petite pointe d’excitation habituelle de découvrir un nouveau pourvoyeur de nourriture pour ensuite vous en faire part. Et comme si ce n’était pas suffisant, Gen m’informe que les restaurants latinos, comme l’aurait dit Évelyne (aka Andrée Boucher) au personnage interprété par Gilbert Sicotte dans le télédormant Des dames d’écoeure : « C’est fini Jean-Paul! »… du moins pour un bout. Calvaire! Une chance que la saison du CH est commencée et que nous ne comptons dans nos rangs aucuns Smolinski, Sundstrom, Bonk ou Bulis.

Le Cabanas est une pupuseria salvadorienne. Nous n’avons donc pu nous empêcher d’essayer ces tortillas épaisses que l’on fourre, à l’année longue bien sûr, de viandes, fromage, légumes, fèves ou n’importe quoi qui traîne dans le fridge. Conseillés par l’amicale Élizabeth, nous avons donc débuté le souper avec quatre pupusas variées. En rétrospect, ç’aurait pu être là notre souper! Quand on mentionne tortillas « épaisses », c’est pas parce qu’elles sont poches en calcul mental! C’est dans l’assez bourratif merci. Outre les pupusas, le menu se veut à mi-chemin entre celui du Canard Rouge et le Petit Coin du Mexique. Comme plats principaux que nous ne pourrons évidemment point terminer, Gen y va du Mar y Tiera (terre et mer) alors que j’opte pour le Salpicon, une salade, dans le sens large du terme, de bœuf déchiqueté avec des tomates, du céleri et probablement d’autres ingrédients qui m’échappent. Malheureusement bourrés de nos entrées, nous ne pourrons apprécier de façon objective nos mets principaux à leur juste valeur. Tout comme au Petit Coin du Mexique, nous retrouvons encore une fois des liqueurs exotiques au menu mais dont le choix est moins étendu. Une liqueur aux peanuts? Mmmm… pas sûr… Nous opterons donc pour une petite Corona.

Côté déco, le restaurant dont l’éclairage est dans l’assez éclairant est on ne peut plus rectangulaire et meublé par deux rangées de longues tables avec des nappes noires et rouges, rappelant un look année 60s. Une mini cabane à sucre, version latino. Abasourdis par les événements boursiers qui ont meublé notre semaine à nos shoppes respectives, comme un vieux couple, nous semblons n’avoir rien d’intéressant à nous dire. Comme c’est la coutume, une télévision gros format occupe le fonds de la salle à manger. Je passerai donc beaucoup trop de temps à y jeter un œil furtif, ne comprenant rien de ce qui se disait, mais sous l’emprise de la délectable Maite Perroni du télédormant Cuidado con el Angel à TeleMundo.

Nous désirons nous excuser auprès de notre auditoire ainsi qu’Élizabeth pour avoir laissé notre légendaire objectivité en matière de critique être affectée par les tergiversations boursières. Nous vous recommandons donc le Cabanas si votre curiosité a été piquée par un plat typiquement salvadorien et que vous désirez vous envoyer quelques pupusas derrière la cravate. Pour les ceuzes qui se laisseraient tenter, pourriez-vous SVP m’envoyer un e-mail à restodelbouzo@gmail.com pour me tenir au courant des développements de Cuidado con el Angel, surtout en ce qui a trait à l’histoire entre Marichuy (personnage interprété par Maite Perroni) et son poster boy de psycho-analyste à 5 cennes, Juan Miguel San Roman? J’ai dû déploguer le câble chez-nous pour couvrir un appel de marge…

jeudi 9 octobre 2008

Part 9 : Chez les herbivores

Chers/ères restophiles,

Nous commencerons tout-de-go en vous informant qu’il est impératif que vous visitiez le resto dont il est question dans cette chronique comme il est assez improbable que l’expérience vous laisse indifférent. Bien qu’il ne semble à prime abord point exotico, outre le fait qu’il se trouve au beau milieu du quartier gai, une fois que vous aurez pénétrer en son antre, vous ne pourrez que vous sentir dépaysé. Combien d’entre-vous peuvent se targuer d’avoir vu dans un restaurant une image de Shiva, un dieu indou, en position du lotus tenant dans chaque main une image de notre bien-aimé Jésus? Bienvenue au Spirit Lounge!

Le Spirit Lounge, siégeant au 1201 Ontario est (et non au 1159 Gen, sérieux…) est un restaurant végétalien. Non non non, ce n’est pas un italien végétarien bande d’incultes! Végétalien réfère au fait qu’aucun produit animal n’est utilisé dans la confection des mets, ie pas d’œufs, de fromage, de beurre. Voici une brève description du menu : « … ». En fait, il n’y en a pas! On vous informe de ce qu’il y a au menu ce soir là et si LE choix ne vous dit pas, bin tu pognes tes cliques pis tes claques pis tu r’vires de bord! Nous sommes tombés sur une soirée avec une soupe tomates-maïs-poivrons (et plus) en entrée alors que notre assiette principale consistait en une crêpe des plus mince enterrée sous quantité de légumes, hummus, graines de tournesol (et plus). En accompagnement, du pain nécessairement pas très moelleux et évidemment sans beurre. Comme dessert, un morceau de gâteau au chocolat sans le spongieux d’un Duncan Hines, accompagné d’un thé à chépatropquoi avec un goût s’apparentant au clou de girofle. C’est sûr que dit de même, ça sonne un peu… un peu… drabe mettons! Mais faut pas s’attendre à du français pataugeant dans la riche sauce avec les contraintes imposées. Somme toute, nous avons trouvé l’expérience positive, comme quoi on peut arriver à quelque chose de bon, apétissant et différent en se creusant un peu les méninges sans verser dans l’orgie grasse et calorifique. Pas sûr que c’était la meilleure idée de souper avant ma première game de hockey de la saison dans ma ligue de garage le soir même pa’emple. Et surtout un gros merci à Gen de m’avoir informé de son questionnement quant à la capacité de mon système digestif d’encaisser une si grande divergence alimentaire quelques heures seulement avant d’aller m’encombrer d’un jackstrap pis de culottes de hockey avec trois tours de tape, patinant pour la première fois depuis le printemps dernier, alors que les toilettes se retrouveront derrière une porte cadenassée. Bin aimable... Le commentaire aurait été apprécié avant mettons. Comme si la femme d'Obama lui lâchait à sa sortie du Carlos & Pepes deux heures avant le débat télévisé: "J'pense à ça Barack... les burritos aux fèves pas sûr hein... J'espère que tu te mettras pas à fuser comme un déchaîné en pleine tivi..." (gulp).

Asteur que la portion culinaire, a été abordée, traitons maintenant du déroulement de la visite. Le restaurant occupe ce qui devait être trois ou quatre locaux séparés. Une fois que vous aurez trouvé la porte d’entrée, qui se situe sur le coin de la rue les autres étant condamnées, vous entrez. N’attendez surtout pas que l’on vienne à votre rencontre. Prenez l’initiative de déambuler et d’aller de pièces en pièces tout en admirant l’assourdissante décoration : chaises aux motifs on ne peut plus chargés, tapis de plage en osier tackés sur les murs avec des lumières de Nouel en spirales, immenses lumières sphériques en papier à la IKÉA au plafond, images indoues right left and center pis du foil (ça protège les mains). Ultimement, vous devriez rencontrer le proprio des lieux qui se fera un plaisir de vous accueillir en vous intimant de fermer votre cellulaire illico. Une fois que vous aurez identifié l’endroit duquel vous vivrez votre expérience parmi les trois pièces baroques disponibles, il rappliquera en vous informant des règlements qui régiront votre soirée pendant que vous serez à sa merci. Une fois LE choix de menu de la soirée expliqué d’un ton totalement désintéressé, vous devrez choisir entre la portion normale ou la portion light qui vous arrivera dans de la vaisselle de grand-mère dépareillée. Mais prenez garde! Comme disait le chevalier gardant le Graal à Indiana Jones : « Choose wisely » car vous vous verrez imposé une pénalité monétaire si vous ne finissez pas votre assiette! Idem si vous commandez une bouteille d’eau pour accompagner votre repas et en laissiez dans le fonds de vos verres! Et pour l’ultime insulte de ne pas terminer votre dessert, vous serez barré à vie! Et on paye cash SVP.

Donc pour une quarantaine de dollars sans boiésson, nous jugeons tout à fait ridicule que vous vous priviez d’une expérience unique. En guise de précaution, amenez-vous une grosse sacoche pour y dumper la bouffe que vous ne voudrez ou pourrez manger. Pour le liquide, nul besoin, mais assoyez-vous cependant à proximité de l’aquarium… Et de grâce un peu de jugeotte… Évitez de demander s’il faut payer la surcharge quand même si on finit pas notre assiette parce qu’on n'aime pas ça… Vous êtes en présence ici du tofu nadzi! No tofu fo you!


Spirit Lounge

1201 Ontario est
514-522-5353

vendredi 3 octobre 2008

Part 8 : En Extrême-Orient

Chers/ères restophiles,

Mon incroyable méconnaissance œnologique n’ayant d’égal que mon piètre sens de l’orientation, vous comprendrez toute l’importance et l’espoir investi dans la sélection d’une co-pilote ferrée en la matière. Or au gré de nos précédentes mésaventures à ce niveau, et encore une fois malheureusement de celle-ci, j’ai été frappé d’une révélation. Vous vous accorderez sans doute tous pour me dire que GPS est l’acronyme de Global Positioning System. Cependant, je crois que Gen Positioning System serait plus de mise ou alternativement en québécois, Gen on est Perdu Sacrament! Nous désirons donc vous informer que nous étudions présentement la possibilité d’afficher des annonces sur notre blogue de manière à ramasser du cash, si ce n’est pas pour investir dans un GPS, du moins pour éponger les coûts supplémentaires reliés aux kilomètres additionnels parcourus en raison d’adresses erronées ou d’est/ouest mélangés. Considérant donc mes talents technologiques qui ne me permettent même pas d’écrire un texte au complet avec le même format de caractères, soyez donc avertis que l’ajout de cette nouvelle fonctionnalité pourrait dangereusement affecter l’aspect visuel de nos prochaines parutions. Nous espérons que vous ne nous boycotterez pas en raison de nos tendances mercantilistes car nous prévoyons accumuler 3.26$.

Cette semaine nous ne nous sommes pas creusé le coco outre mesure pour sélectionner notre hebdomadaire sortie selon ce qui se déroulait dans l’actualité mondial. Nous tenons plutôt à célébrer à notre manière le mariage d’une de nos fidèles lectrices, bénévole au resto Robin des Bois que nous avons visité plus tôt cette année. En effet, cette syrienne par affiliation paternelle a uni son cœur à un beau mulâtre aux yeux verts (commentaire de Gen ici) pour le meilleur et pour le pire, samedi le 27 septembre 2008. Toutes nos félicitations et bon courage aux mariés. Dans mon cas, m’écraser le steak et descendre du vino s’avérait la motivation première. Contrairement à mon habitude jusqu’ici, je délessai donc la chaleur du sud pour une région plus au nord, mais pas nécessairement moins chaude pour autant : l’Extrême-Orient, plus spécifiquement la Syrie et l’Arménie dont la cuisine s’avoisine à celle du Liban qui nous est plus familière. Nous nous retrouvons donc encore une fois sur Jean Talon EST, confrontés à choisir entre l’Alep ou son frérot, le Petit Alep. Alors que l’aîné offre un environnement classique depuis plus de 30 ans, le Petit Alep adjacent offre une atmosphère de bistro plus collégiale depuis plus de 10 ans. Il est à noter que le menu des deux restaurants sera tout de même à notre disposition si nous optons pour le Petit Alep, la cuisine étant apparemment one-way. Nous opterons donc pour le jeunot.

Dès les premiers pas dans l’établissement, j’ai un feeling de déjà vu. L’aire ouverte avec ses multiples paliers a des airs d’ancien Café Campus, coin Queen Mary et Decelles au début des années 90, mais en plus coloré et clean. Nostalgie universitaire, du temps de Nirvana alors que les États-Unis sous George Bush envahissaient l’Irak... Nous nous informons tout de même du menu avant d’aller plus loin. On nous assigne ensuite une place au deuxième palier, au milieu d’une clientèle éclectique. Nous nous retrouvons entourés de deux médames d’âge assez mûr mais dont l’attitude laisse plutôt penser à deux universitaires qui jasent de la rentrée, d’un couple foncé-pas foncé avec leurs parents foncé-pas foncé ainsi qu’un bébé de 5 mois foncé pâle ou pâle foncé (au choix) qui ne braillera pas une fois et qui est assez corpulent pour son âge, d’un pré-couple, en try-out selon Geneviève, ainsi que d’un groupe de jeunes hommes agglutinés autour d’un laptop. Alors que nous nous asseyons, je me sens comme déstabilisé par un je ne sais quoi… Bof, ce n’est probablement rien…

Après avoir consulté les deux menus et subi les remontrances de Gen à l’idée de céder aux tentations du menu du Gros Alep, dont les choix semblent tous plus délicieux les uns que les autres, mais qui s’avèrent un tantinet plus dispendieux que ceux de Petit (quoiqu’on nous informe que plus imposants), nous concentrons nos efforts sur le menu de ce dernier. Notre tactique sera de se gaver de plusieurs entrées pour conclure sur un plat principal. Outre les standards que nous retrouvons habituellement sur les menus des restaurants de cette région comme le hommos, taboulé ou les feuilles de vignes, plusieurs noms nous étant inconnus et difficilement prononçables viennent s’y greffer. Entre donc en scène Joanne « pas de H » pour nous guider à travers les méandres de ces mets nous étant méconnus. Elle s’avérera d’une patience exemplaire, prenant le temps de répondre à nos questions de débutants malgré une soirée occupée. Voici donc les choix qui meubleront la soirée :

Entrées
· Hommos : 2.00$
· Mouhamara : 2.50$
o chapelure, mélasse de grenadine, noix, fléflé (?)
· Taboulé : 4.75$
· Yalandji : 5.00$
o Feuilles de vigne, riz, pois chiches, tomates, noix

Plats principaux
· Saucisses arméniennes : 8.75$
· Saucisses d’Alep : 8.25$

Desserts
· Baklawa : 3.75$
· Mamounié : 4.00$
o Semoule de blé, fromage Ricotta, cannelle, pistaches

Liquides
· Espresso : 2.00$
· Thé Cardamone : 2.75$
· Vin rouge - Orénia : 32.00$

Outre une attirance générale moins marquée de Gen pour les feuillues vignes et une légère déception face au niveau peu élevé de sucré de mon dessert (prends le baklawa sans-dessein), tout était succulent. Tellement même que le lavage des assiettes s’avèrerait optionnel en raison d’une consciencieuse période de wipage de fonds.

Tout au long du souper, Joanne « H-less » nous entretient courtoisement sur l’établissement et son histoire. Alors que nous discutons, ce sentiment de « quelque chose qui cloche » continue de me titiller. La narine droite relevée qui renifle incontrôlablement, le jeans qui imperceptiblement semble descendre, exposant le nord de ma cavité plombieresque… C’est lorsque je reviens des toilettes que je constate ce qui cloche. Alors que je marche les épaules un peu trop carrées tout en me remontant le paquet par automatisme, que ne vois-je tu pas?! DU PLYWOOD! Voilà ce qui ne jivait pas! Mon 6e sens de mâle M. Bricole entouré pendant 2 heures de sections de murs en plywood à nu sur lesquels sont disposées les toiles d’artistes en guise d’exposition. Mon inconscient avait depuis longtemps identifié l’anomalie. Titubant, je m’informe auprès de Joanne de l’avancement des « rénovations ». Elle m’informe que le plywood est là pour rester, fournissant un fonds neutre servant à mettre en valeur les œuvres exposées… Enfer et damnation! Tu blasphèmes femme! Mon éducation m’ayant modelé à voir chaque pouce carré de ce matériau comme une opportunité d’enfiler ma ceinture à outils avec un de mes vieux chandail de poil tout beurré et dérinché pour le recouvrir, et malgré le fait que Gen m’indique que c’est une très bonne et esthétique idée, je ne cesserai de repasser dans ma tête tous les finis possibles et imaginables observés dans les pamphlets de Réno et Home Dépôt pouvant mettre un terme à cette abomination. Le repas terminé, Gen aura vite fait d’endurer mes soubresauts nerveux, mon remontage de paquet et mes renâclements répétitifs. M’agrippant par le bras, elle me traîne en dehors du resto pour que je retrouve quelque peu mes sens, tout en profitant du fait que j’aie les yeux dans la graisse de bines et la mâchoire pendouillante pour m’enligner 3-4 claques sa yeule.

Malgré cet incident qui me causera de douloureux cauchemars tout au long de la semaine à venir, l’expérience au Petit Alep en fut une très appréciable. Coût pré-pourboire de la soirée : 75$. Nous recommandons l’établissement pour une ambiance décontract, la bouffe variée et délicieuse ainsi qu’un service personnalisé et amical. Pour passer une soirée dans une atmosphère moins grouillante, l’Alep doit se mériter la même note. Pour ce qui est du plywood Joanne, je vous envois des échantillons de finis possibles sous peu…


Le Petit Alep


199, Jean-Talon EST
514-270-6396

vendredi 26 septembre 2008

Part 7 : Au paradis du dim sum

Cher/ères restophiles,

Espérant abattre la grande muraille qui sépare deux cultures et satisfaire les cheapos qui nous talonnent, nous avons visité cette semaine le Ruby Rouge en plein cœur du quartier chinois, apparemment le meilleur spot en ville pour les dim sums. De plus, côté spectacle, nous les choisissons sur un petit carrosse qui nous est acheminé par une galante hôtesse, à raison de 3-4 items dans des petits paniers en osier. Dim sum se traduit du cantonnais par « pour toucher le cœur ». Accompagnés de quelques acolytes privilégiés ayant réussi à passer au travers notre exigeant processus de sélection, nous partons donc remplis d’espoir d’être émerveillés par notre nouvelle découverte sans que ce soit notre péril jaune.


Encore une fois, afin de ne laisser rien au hasard, j’ai appelé pour réserver. Et encore une fois, cette action s’avéra caduque, la salle à manger que nous découvrirons pouvant abriter alternativement 2 terrains de volleyball, 4 de badmintons ou 12 allées de bowling! Je profiterai tout de même de l’occasion pour m’assurer auprès de mon interlocutrice que notre odyssée ne tombera pas à l’eau, ayant lu sur leur site internet que les dim sums sont « servis pendant les heures à la lumière du jour ». «no problem no problem no problem» m’informera-t-on dans un anglais incertain. À l’allure de la conversation, bien qu’un doute est bien ancré sur la compréhension de ma question, nous décidons tout de même d’aller de l’avant, téméraires que nous sommes, tel le Dernier Samouraï allant défendre son honneur. La place est facile à retrouver. Passez devant l’épicerie qui joue du Elvis en chinois (oui oui, un certain Wong je crois…), celle avec le slicer à viande froide rempli de sang où les canards sont accrochés par la patte gauche et tournez à droite à la vitrine de photos de bungalow à Brossard de Royal Lepage et vous y êtes. Une fois à l’intérieur du centre d’achat de quatre boutiques où les prix sont affichés en yuans et où l’inventaire doit bien prendre une année à faire tellement il y a des cochonneries du stock empilé partout que l’on peine à savoir c’est quoi leur core business. Des brassières, des chaises à massage, de la vaisselle, des bijoux, des souliers Nike, du thé, le tout au même endroit, c’est tu pas beautiful mon ami!


En raison du caractère spécifique du resto, et comme nous ne voulions pas nous limiter à deux ou trois choix de dim sums, nous avons décidé que les étranges seraient les bienvenus à se faire toucher le cœur en notre sélecte compagnie. Laissez-nous donc vous présenter nos précieux collaborateurs:


  • « The Queer square » : comme dans la populaire émission « Queer Eye for a Straight Guy » nous avons toujours besoin de l’opinion d’un homosssssexuallllll (mais comme pour le lait, deux c’est mieux) pour bitcher commenter sur la déco, la qualité de la vaisselle ainsi que l’aspect visuel de l’expérience. Nous les appellerons l’Avocat et le Social.

  • « Le Jet Setter ou Pépito pour les intimes » : qui a couru les plus grands restos branchés plus souvent qu’à son tour.


Le point de rencontre pour le lancement des péripéties se situait coin de la Gauchetière et St-Laurent, question de découvrir ce que le quartier chinois avait de meilleur à nous offrir. Suivant la suggestion d’une fervente lectrice que nous baptiserons la Baronne, nous avons paqueté nos petits, nos calepins de notes et sommes partis à la recherche du paradis du dim sum.


Première impression une fois arrivés dans la contrée d’Elvis Wong : les deux langues officielles se font aussi rares qu’un tibétain sur la place Tian’anmen. Loin de nous déplaire, nous sommes à la recherche de dépaysement après tout. Si ce n’était le cas, nous irions manger chez Gérard Patate (ça fait toujours la job à la fin d’une cueillette de pommes en famille, bon bon, on s’éloigne ici).


La salle ressemble à n’importe quelle salle de réception d’hôtel. On s’attend d’ailleurs à ce que les mariés débarquent à tout moment : néon, piste de danse, tivi, méga système de son compris! Il ne manquait que le band. En fait c’est tellement écho et big que l’on pourrait sans problèmes tasser les tables et donner des cours de continental à 500 personnes à la fois (2800 si asiatiques exclusivement).


Une fois assis, nous attendons impatiemment la caravane de chariots sur lesquels nous arrêterons nos choix, tout en se tapant une petite Tsing Tao (bière blonde feluette) dans des verres n’étant pas au goût de tous. Mais ce n’est pas vraiment la place pour être fancy en fait. Comme nous étions à pied, nulle anarchie liée aux approximatifs conseils géo-directionnels de co-pilote ne s’est abattue sur nous. En contrepartie, et c’était prévisible, on s’est fait avoir comme des touristes! Les chariots ne roulent que pendant le jour! En effet, pourquoi donc rouler entre les tables le soir quand la place n’est pas bondée alors que c’est tellement plus plaisant de le faire sur l’heure de dîner et d’écraser à qui mieux-mieux les orteils d’un paquet de clients gratteux tout en sussurant entre ses dents d’un sourire artificiellement crispé : « quingtoé mon glisse de glatteux » ? Qu’à cela ne tienne, nous avons commandé à la carte. Menu majoritairement constitué de porc et crevettes dans toutes les déclinaisons. On n’a juste pas eu le guts d’essayer les pattes de canard et nous avons aussi passé outre le Beef Stomach sur la recommandation de notre serveur. « You may not like » qu’il nous a dit! Le menu regorge de belles trouvailles mais est très inégal côté goût. Beaucoup de pâte et de friture. À y aller souvent, on spot sûrement les meilleurs de la liste.


Le Jet Setter semble trouver son compte sur la liste des vins assez restreinte. Les «Queers » émettent quelques commentaires sur la propreté douteuse du tapis et l’état des vitres remplies de marques de doigts graisseux. Nous les mettons au diapason des dernières tendances en matière de testing de qualité des dim sums, ie pitcher les dits morceaux dans la vitre, si rebond il y a, manger sans attendre sinon mettre de côté. Ils semblent rassurés et nous pouvons enfin commander.


Quand tu vois un autobus de touristes chinois débarquer dans le resto, tu te dis que soit ils se sont fait avoir, soit ils s’ennuient de la maison. Donc juste pour vous informer mesdames messieurs, le Social sort son chinois du dimanche et ne réussit finalement pas à tirer de commentaires savoureux de nos visiteurs mais plutôt quelques sourires gênés. D’après moi, ses phrases toutes faites s’adressaient peut-être à un public plus averti. Nous en concluons que c’est comme si on allait en Chine à manger des dim sums pendant trois semaines pis qu’à un moment donné, on donnerait sûrement toute notre paye pour une grosse poutine ragoutante avec un rotteux on the side!


Nous recommandons ce resto après votre Tai-chi du dimanche matin dans le parc voisin ou simplement pour un lunch sympathique et différent entre collègues de travail. Pas sur que c’est winner de faire comme l’ami de l’Avocat que nous avons rencontré là-bas et d’y sortir une demoiselle si c’est une première date pour l’impressionner. Ça score moyen. Tu passes pour un gratteux ou pour un gars qui a honte d’être vu en sa compagnie.


Nous recommandons aussi fortement de traîner votre ciré jaune car quand ce n’est pas un ouvre-bouteilles traître, ce sont les baguettes qui se rebellent et peuvent vous attaquer! Combien ça coûte faire laver un suit Hugo Boss Mr. Jet Setter et Mr. l’Avocat? « Ah… vous les jetez et en sortez juste un autre hein? ». En tout cas, on sait maintenant où ils vont mettre l’argent économisé car avec le coût de la facture totale de 130$ pour 5 (alcool inclus) ça reste dans le très cheapo et surtout pas mal exotico.


Coût total de l’aventure :

55$ de Dim Sum pour 5 personnes (incluant le thé a volonté, des quartiers d’orange en dessert et des biscuits de fortune que le Social dérobait à son entourage sans remords)

1 bouteille de Jacobs Creek 32$

6 Tsingtao (bière blonde feluette chinoise)

Grand total 130$ pour 5 personnes, vraiment cheapo!


Restaurant Ruby Rouge


1008, Clark

514-390-8828