vendredi 24 octobre 2008

Part 11 : Chez les Tibétains

  • Chers/ères restophiles,

    Nous tenons à vous informer d’entrée de jeu que notre visite hebdomadaire s’est effectuée à une date très importante du calendrier québécois, d’autant plus importante cette année car elle marque l’anniversaire d’une institution de notre société : le match d’ouverture à Montréal de la 100e saison des Canadiens. Afin de débuter du bon pied cette saison, il était de mise d’aller se ressourcer et de retrouver momentanément un certain équilibre car la saison qui s’annonce sera fertile en émotions. Pour ce faire, un restaurant tibétain s’avéra de mise, Chez Gatsé, au 317 rue Ontario Est.

    C’est donc accompagné de Social, dont l’apparition initiale dans nos tribulations remonte au Ruby Rouge, que nous nous dirigeons à destination pendant que ce dernier se creusera les méninges pendant le trajet au sujet d’un nouveau manteau se devant d’être acquis pour assister au spectacle de Madonna. Comme lors de la plupart de nos arrivées avec nos heures de souper de clown, nous sommes à même de faire le tour du proprio de l’établissement, étant encore une fois seuls dans la place. Les murs en briques peintes et de grosses pierres foncées projettent une ambiance chaleureuse dès le seuil franchi. Nous découvrons de plus une coquette terrasse à l’arrière qui devrait s’avérer un endroit plus qu’intéressant pour passer une agréable soirée au retour des chaudes soirées, ie dans 8 à 9 mois. Nous nous assoyons donc à l’avant, près d’une fenêtre qui donne sur une vue imprenable d’Ontario à partir de ce demi sous-sol. La musique qui remplit l’espace est méditative et n’est pas sans rappeler ce que pourrait avoir l’air du Peter Gabriel joué à une vitesse deux fois trop lente. Ajoutez à cela de l’encens qui meuble chaque racoin de la place et il est clair que nos chances de léviter avant la fin du repas sont très élevées.

    Après avoir passé 10 minutes à expliquer au serveur que le CH que j’ai de peinturé dans la face ne fait aucunement référence à la CHine, que la casquette avec deux cans et des pailles que j’ai sur le crâne n’est pas encore remplie de bière à 12$ et que la trompette de 4 pieds que je traîne n’est pas pour partir une manifestation pro-anti-whatever-Tibet, nous commandons. Nous nous estimons chanceux qu’il n’ait pas repéré l’odeur émanant de mes pantalons en raison du port de mes boxers chanceux de série que j’ai commencé à porter l’an dernier lors du 7e match contre Boston et qui n’ont encore à ce jour connu l’effet néfaste de quelconque produits nettoyants, préservant ainsi leurs propriétés chanceuses.

    Alors que nous attendons notre entrée en la matière qui prendra la forme d’une soupe aux lentilles et qui s’avérera une version tibétaine de notre soupe aux pois, nous nous échauffons en scandant quelques lignes qu’il pourrait s’avérer nécessaire de crier une fois rendu à la partie quelques minutes plus tard. Comme on m’indique que nous sommes lus par des compatriotes outre-mer du désormais surpayé Mark Streit devant assister à quelques parties un peu plus tard dans la saison, nous vous ferons ici part du Criage d’insanités au Centre Bell 101 :


  • Lorsque un joueur du CH est puni pour avoir à peine effleuré un joueur des méchants, il est de mise de crier : « Voyons donc REF! On joue pas à ringuette ****** ! Booooooooo!».


  • Lorsque un joueur des méchants est puni pour avoir à peine effleuré un joueur du CH, il est de mise de crier : « Yeah! Dans game REF! Good show ».


  • Lorsque un joueur des méchants plonge délibérément pour influencer l’arbitre afin qu’il inflige une punition à un joueur du CH, il est de mise de crier : « T’es pas d’une game de soccer maudit fefi!» (not that there's anything wrong with that...).


  • Lorsqu’un joueur des méchants se fait plaquer solidement dans la bande par Mike Komisarek, il est de mise de crier : « YEEEEEAAAAAAHHHHH! Fin des émissions! ».


  • Lorsqu’un joueur du CH se fait plaquer solidement dans la bande par un méchant, il est de mise de crier : «LARAQUE! LARAQUE! LARAQUE! LARAQUE!».


  • Lorsqu’un joueur du CH est hésitant et tarde à faire un jeu en zone adverse, il est invitant de crier « Saperlipopette, arrête de psalmodier et lance le palet vers le cerbère! » mais nous considérons qu’il est plutôt de mise de crier « SHOOOOOOT *****! ».


  • Lorsqu’un méchant essaie de déjouer un des nôtres en zone du CH près de la bande, qu’un avant du CH se dirige vers un méchant dans un coin en zone adverse ou qu’un méchant tente de faire le trouble devant le filet de Carey ou Jaroslav, il est de mise de crier dans toutes ces situations : « TUUUUUUUUEEEEEEE LLLLLÉÉÉÉÉÉÉÉ! ».


  • Vous pourrez consulter Gen qui se fera un plaisir de vous énumérer toutes les possibilités de mots pouvant être insérés à la place des *****.


  • Il est à noter itou que dès qu’un des méchants dans la liste suivant touche à la rondelle, il est nécessaire de le « booooooooo »er : Zdeno Chara (Boston), Ryder (Boston), Brière (Philadelphie), Hossa (Détroit), Sundin (à déterminer).

    On coupe court à notre petit soirée Canadienne avec l’arrivée de notre entrée de Shapatés, des galettes grillées farcies de viande hachée, l’équivalent d’un pâté à la viande de che-nous. Alors que mes comparses ont tenté leur chance du côté du poulet Lhassa, un poulet mariné grillé accompagné de riz ou de patates au cury (shoko khatsa), on me sert mes momos, des dumplings tibétains, au bœuf et au fromage avec un side-order de tite-nouilles. Gen aura tôt fait d’abandonner l’ingurgitation de son poulet, se plaignant de la complexité relative d’en venir à bout en raison de sa présentation, ie sous de la sauce et de la façon dont c’était coupé. Le Social ne se plaindra point de cet aspect et persévérera, disant apprécier son plat. De mon côté, malgré ma relative aversion pour ce qui est habituellement épicé, j’avoue que j’aurais apprécié que mes momos soient un peu moins sobres.

    En résumé, le décor et l’atmosphère du Gatsé augurait très bien pour que l’expérience en soit une très positive. Nous restons cependant quelque peu sur notre faim en raison d’une cuisine qui à l’image de la musique, aurait peut-être besoin d’être un peu plus relevée. Qu’à cela ne tienne, nous réglons l’addition qui tourne autour d’une soixantaine de dollars, saluons le Social qui continuera probablement de cogiter sur le brin d’étoffe qui sera digne de recouvrir son torse lors du pestacle de la Material Girl et nous dirigeons vers le Temple. Une fois à nos places dans une atmosphère aux antipodes de celle du Gatsé et après avoir accueilli les petits nouveaux George, Alex et Robert ainsi qu’applaudi à tout rompre nos favoris lors de la présentation protocolaire, ie Alex, Thomas, Carey, Andrei (2), Serge, Mike, Roman, Josh, et Stéphane… le gars de la bière, nous profitons de la première altercation de Big George à son premier shift sur la glace contre le méchant Thornton de Boston pour y aller d’un époumonant : « TUUUUUUUUUUEEEE LLLLLLLLÉÉÉÉÉÉÉÉ! ».Ça sent la Coupe!

    Ne manquez surtout pas notre prochaine chronique qui vous fera part d’un restaurant vraiment hors de l’ordinaire dans la lignée du Spirit Lounge, ie sans menu mais avec un proprio qui a l’air content d’avoir des clients ce coup-ci. De plus, nous serons accompagné d'une nouvelle invité spéciale : Mme Gaumouche.


    Chez Gatsé

    317, rue Ontario Est (coin Sanguinet)
    514-985-2494

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