jeudi 9 octobre 2008

Part 9 : Chez les herbivores

Chers/ères restophiles,

Nous commencerons tout-de-go en vous informant qu’il est impératif que vous visitiez le resto dont il est question dans cette chronique comme il est assez improbable que l’expérience vous laisse indifférent. Bien qu’il ne semble à prime abord point exotico, outre le fait qu’il se trouve au beau milieu du quartier gai, une fois que vous aurez pénétrer en son antre, vous ne pourrez que vous sentir dépaysé. Combien d’entre-vous peuvent se targuer d’avoir vu dans un restaurant une image de Shiva, un dieu indou, en position du lotus tenant dans chaque main une image de notre bien-aimé Jésus? Bienvenue au Spirit Lounge!

Le Spirit Lounge, siégeant au 1201 Ontario est (et non au 1159 Gen, sérieux…) est un restaurant végétalien. Non non non, ce n’est pas un italien végétarien bande d’incultes! Végétalien réfère au fait qu’aucun produit animal n’est utilisé dans la confection des mets, ie pas d’œufs, de fromage, de beurre. Voici une brève description du menu : « … ». En fait, il n’y en a pas! On vous informe de ce qu’il y a au menu ce soir là et si LE choix ne vous dit pas, bin tu pognes tes cliques pis tes claques pis tu r’vires de bord! Nous sommes tombés sur une soirée avec une soupe tomates-maïs-poivrons (et plus) en entrée alors que notre assiette principale consistait en une crêpe des plus mince enterrée sous quantité de légumes, hummus, graines de tournesol (et plus). En accompagnement, du pain nécessairement pas très moelleux et évidemment sans beurre. Comme dessert, un morceau de gâteau au chocolat sans le spongieux d’un Duncan Hines, accompagné d’un thé à chépatropquoi avec un goût s’apparentant au clou de girofle. C’est sûr que dit de même, ça sonne un peu… un peu… drabe mettons! Mais faut pas s’attendre à du français pataugeant dans la riche sauce avec les contraintes imposées. Somme toute, nous avons trouvé l’expérience positive, comme quoi on peut arriver à quelque chose de bon, apétissant et différent en se creusant un peu les méninges sans verser dans l’orgie grasse et calorifique. Pas sûr que c’était la meilleure idée de souper avant ma première game de hockey de la saison dans ma ligue de garage le soir même pa’emple. Et surtout un gros merci à Gen de m’avoir informé de son questionnement quant à la capacité de mon système digestif d’encaisser une si grande divergence alimentaire quelques heures seulement avant d’aller m’encombrer d’un jackstrap pis de culottes de hockey avec trois tours de tape, patinant pour la première fois depuis le printemps dernier, alors que les toilettes se retrouveront derrière une porte cadenassée. Bin aimable... Le commentaire aurait été apprécié avant mettons. Comme si la femme d'Obama lui lâchait à sa sortie du Carlos & Pepes deux heures avant le débat télévisé: "J'pense à ça Barack... les burritos aux fèves pas sûr hein... J'espère que tu te mettras pas à fuser comme un déchaîné en pleine tivi..." (gulp).

Asteur que la portion culinaire, a été abordée, traitons maintenant du déroulement de la visite. Le restaurant occupe ce qui devait être trois ou quatre locaux séparés. Une fois que vous aurez trouvé la porte d’entrée, qui se situe sur le coin de la rue les autres étant condamnées, vous entrez. N’attendez surtout pas que l’on vienne à votre rencontre. Prenez l’initiative de déambuler et d’aller de pièces en pièces tout en admirant l’assourdissante décoration : chaises aux motifs on ne peut plus chargés, tapis de plage en osier tackés sur les murs avec des lumières de Nouel en spirales, immenses lumières sphériques en papier à la IKÉA au plafond, images indoues right left and center pis du foil (ça protège les mains). Ultimement, vous devriez rencontrer le proprio des lieux qui se fera un plaisir de vous accueillir en vous intimant de fermer votre cellulaire illico. Une fois que vous aurez identifié l’endroit duquel vous vivrez votre expérience parmi les trois pièces baroques disponibles, il rappliquera en vous informant des règlements qui régiront votre soirée pendant que vous serez à sa merci. Une fois LE choix de menu de la soirée expliqué d’un ton totalement désintéressé, vous devrez choisir entre la portion normale ou la portion light qui vous arrivera dans de la vaisselle de grand-mère dépareillée. Mais prenez garde! Comme disait le chevalier gardant le Graal à Indiana Jones : « Choose wisely » car vous vous verrez imposé une pénalité monétaire si vous ne finissez pas votre assiette! Idem si vous commandez une bouteille d’eau pour accompagner votre repas et en laissiez dans le fonds de vos verres! Et pour l’ultime insulte de ne pas terminer votre dessert, vous serez barré à vie! Et on paye cash SVP.

Donc pour une quarantaine de dollars sans boiésson, nous jugeons tout à fait ridicule que vous vous priviez d’une expérience unique. En guise de précaution, amenez-vous une grosse sacoche pour y dumper la bouffe que vous ne voudrez ou pourrez manger. Pour le liquide, nul besoin, mais assoyez-vous cependant à proximité de l’aquarium… Et de grâce un peu de jugeotte… Évitez de demander s’il faut payer la surcharge quand même si on finit pas notre assiette parce qu’on n'aime pas ça… Vous êtes en présence ici du tofu nadzi! No tofu fo you!


Spirit Lounge

1201 Ontario est
514-522-5353

4 commentaires:

Giving Back a dit…

Tres acurate comme descrition! Hehe, moi le prorpio m'avait dit: "Si tu prend la grosse portion pour le plat principale et que tu fini pas ton assiete, tu aura pas de désert!!! Et si tu veux pas de dessert? Je m'en fou, c'est le meme prix!"

J'ai bien aimé mon experience!!

Gen, j'ai une autre suggestion pour toi, O-Noir, vraiment unique comme experience!!....

Anonyme a dit…

Monsieur Swann,

merci pour la suggestion, on a ca su not' liste! C'est juste un peu moins cheapo mais on va surement en faire un aparté un moment donné..
gen

Anonyme a dit…

C'est délicieux vous lire, j'en ai encore l'eau à la bouche ! Merci à vous deux !

Anonyme a dit…

té fin stef! merci là ;-)
à bientôt!
gen
xx