vendredi 3 octobre 2008

Part 8 : En Extrême-Orient

Chers/ères restophiles,

Mon incroyable méconnaissance œnologique n’ayant d’égal que mon piètre sens de l’orientation, vous comprendrez toute l’importance et l’espoir investi dans la sélection d’une co-pilote ferrée en la matière. Or au gré de nos précédentes mésaventures à ce niveau, et encore une fois malheureusement de celle-ci, j’ai été frappé d’une révélation. Vous vous accorderez sans doute tous pour me dire que GPS est l’acronyme de Global Positioning System. Cependant, je crois que Gen Positioning System serait plus de mise ou alternativement en québécois, Gen on est Perdu Sacrament! Nous désirons donc vous informer que nous étudions présentement la possibilité d’afficher des annonces sur notre blogue de manière à ramasser du cash, si ce n’est pas pour investir dans un GPS, du moins pour éponger les coûts supplémentaires reliés aux kilomètres additionnels parcourus en raison d’adresses erronées ou d’est/ouest mélangés. Considérant donc mes talents technologiques qui ne me permettent même pas d’écrire un texte au complet avec le même format de caractères, soyez donc avertis que l’ajout de cette nouvelle fonctionnalité pourrait dangereusement affecter l’aspect visuel de nos prochaines parutions. Nous espérons que vous ne nous boycotterez pas en raison de nos tendances mercantilistes car nous prévoyons accumuler 3.26$.

Cette semaine nous ne nous sommes pas creusé le coco outre mesure pour sélectionner notre hebdomadaire sortie selon ce qui se déroulait dans l’actualité mondial. Nous tenons plutôt à célébrer à notre manière le mariage d’une de nos fidèles lectrices, bénévole au resto Robin des Bois que nous avons visité plus tôt cette année. En effet, cette syrienne par affiliation paternelle a uni son cœur à un beau mulâtre aux yeux verts (commentaire de Gen ici) pour le meilleur et pour le pire, samedi le 27 septembre 2008. Toutes nos félicitations et bon courage aux mariés. Dans mon cas, m’écraser le steak et descendre du vino s’avérait la motivation première. Contrairement à mon habitude jusqu’ici, je délessai donc la chaleur du sud pour une région plus au nord, mais pas nécessairement moins chaude pour autant : l’Extrême-Orient, plus spécifiquement la Syrie et l’Arménie dont la cuisine s’avoisine à celle du Liban qui nous est plus familière. Nous nous retrouvons donc encore une fois sur Jean Talon EST, confrontés à choisir entre l’Alep ou son frérot, le Petit Alep. Alors que l’aîné offre un environnement classique depuis plus de 30 ans, le Petit Alep adjacent offre une atmosphère de bistro plus collégiale depuis plus de 10 ans. Il est à noter que le menu des deux restaurants sera tout de même à notre disposition si nous optons pour le Petit Alep, la cuisine étant apparemment one-way. Nous opterons donc pour le jeunot.

Dès les premiers pas dans l’établissement, j’ai un feeling de déjà vu. L’aire ouverte avec ses multiples paliers a des airs d’ancien Café Campus, coin Queen Mary et Decelles au début des années 90, mais en plus coloré et clean. Nostalgie universitaire, du temps de Nirvana alors que les États-Unis sous George Bush envahissaient l’Irak... Nous nous informons tout de même du menu avant d’aller plus loin. On nous assigne ensuite une place au deuxième palier, au milieu d’une clientèle éclectique. Nous nous retrouvons entourés de deux médames d’âge assez mûr mais dont l’attitude laisse plutôt penser à deux universitaires qui jasent de la rentrée, d’un couple foncé-pas foncé avec leurs parents foncé-pas foncé ainsi qu’un bébé de 5 mois foncé pâle ou pâle foncé (au choix) qui ne braillera pas une fois et qui est assez corpulent pour son âge, d’un pré-couple, en try-out selon Geneviève, ainsi que d’un groupe de jeunes hommes agglutinés autour d’un laptop. Alors que nous nous asseyons, je me sens comme déstabilisé par un je ne sais quoi… Bof, ce n’est probablement rien…

Après avoir consulté les deux menus et subi les remontrances de Gen à l’idée de céder aux tentations du menu du Gros Alep, dont les choix semblent tous plus délicieux les uns que les autres, mais qui s’avèrent un tantinet plus dispendieux que ceux de Petit (quoiqu’on nous informe que plus imposants), nous concentrons nos efforts sur le menu de ce dernier. Notre tactique sera de se gaver de plusieurs entrées pour conclure sur un plat principal. Outre les standards que nous retrouvons habituellement sur les menus des restaurants de cette région comme le hommos, taboulé ou les feuilles de vignes, plusieurs noms nous étant inconnus et difficilement prononçables viennent s’y greffer. Entre donc en scène Joanne « pas de H » pour nous guider à travers les méandres de ces mets nous étant méconnus. Elle s’avérera d’une patience exemplaire, prenant le temps de répondre à nos questions de débutants malgré une soirée occupée. Voici donc les choix qui meubleront la soirée :

Entrées
· Hommos : 2.00$
· Mouhamara : 2.50$
o chapelure, mélasse de grenadine, noix, fléflé (?)
· Taboulé : 4.75$
· Yalandji : 5.00$
o Feuilles de vigne, riz, pois chiches, tomates, noix

Plats principaux
· Saucisses arméniennes : 8.75$
· Saucisses d’Alep : 8.25$

Desserts
· Baklawa : 3.75$
· Mamounié : 4.00$
o Semoule de blé, fromage Ricotta, cannelle, pistaches

Liquides
· Espresso : 2.00$
· Thé Cardamone : 2.75$
· Vin rouge - Orénia : 32.00$

Outre une attirance générale moins marquée de Gen pour les feuillues vignes et une légère déception face au niveau peu élevé de sucré de mon dessert (prends le baklawa sans-dessein), tout était succulent. Tellement même que le lavage des assiettes s’avèrerait optionnel en raison d’une consciencieuse période de wipage de fonds.

Tout au long du souper, Joanne « H-less » nous entretient courtoisement sur l’établissement et son histoire. Alors que nous discutons, ce sentiment de « quelque chose qui cloche » continue de me titiller. La narine droite relevée qui renifle incontrôlablement, le jeans qui imperceptiblement semble descendre, exposant le nord de ma cavité plombieresque… C’est lorsque je reviens des toilettes que je constate ce qui cloche. Alors que je marche les épaules un peu trop carrées tout en me remontant le paquet par automatisme, que ne vois-je tu pas?! DU PLYWOOD! Voilà ce qui ne jivait pas! Mon 6e sens de mâle M. Bricole entouré pendant 2 heures de sections de murs en plywood à nu sur lesquels sont disposées les toiles d’artistes en guise d’exposition. Mon inconscient avait depuis longtemps identifié l’anomalie. Titubant, je m’informe auprès de Joanne de l’avancement des « rénovations ». Elle m’informe que le plywood est là pour rester, fournissant un fonds neutre servant à mettre en valeur les œuvres exposées… Enfer et damnation! Tu blasphèmes femme! Mon éducation m’ayant modelé à voir chaque pouce carré de ce matériau comme une opportunité d’enfiler ma ceinture à outils avec un de mes vieux chandail de poil tout beurré et dérinché pour le recouvrir, et malgré le fait que Gen m’indique que c’est une très bonne et esthétique idée, je ne cesserai de repasser dans ma tête tous les finis possibles et imaginables observés dans les pamphlets de Réno et Home Dépôt pouvant mettre un terme à cette abomination. Le repas terminé, Gen aura vite fait d’endurer mes soubresauts nerveux, mon remontage de paquet et mes renâclements répétitifs. M’agrippant par le bras, elle me traîne en dehors du resto pour que je retrouve quelque peu mes sens, tout en profitant du fait que j’aie les yeux dans la graisse de bines et la mâchoire pendouillante pour m’enligner 3-4 claques sa yeule.

Malgré cet incident qui me causera de douloureux cauchemars tout au long de la semaine à venir, l’expérience au Petit Alep en fut une très appréciable. Coût pré-pourboire de la soirée : 75$. Nous recommandons l’établissement pour une ambiance décontract, la bouffe variée et délicieuse ainsi qu’un service personnalisé et amical. Pour passer une soirée dans une atmosphère moins grouillante, l’Alep doit se mériter la même note. Pour ce qui est du plywood Joanne, je vous envois des échantillons de finis possibles sous peu…


Le Petit Alep


199, Jean-Talon EST
514-270-6396

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ha ha jme suis bien dilatter la ratte cette semaine. a lire sur un lendemain de brosse c encore plus drole.
GENIAL