vendredi 26 septembre 2008

Part 7 : Au paradis du dim sum

Cher/ères restophiles,

Espérant abattre la grande muraille qui sépare deux cultures et satisfaire les cheapos qui nous talonnent, nous avons visité cette semaine le Ruby Rouge en plein cœur du quartier chinois, apparemment le meilleur spot en ville pour les dim sums. De plus, côté spectacle, nous les choisissons sur un petit carrosse qui nous est acheminé par une galante hôtesse, à raison de 3-4 items dans des petits paniers en osier. Dim sum se traduit du cantonnais par « pour toucher le cœur ». Accompagnés de quelques acolytes privilégiés ayant réussi à passer au travers notre exigeant processus de sélection, nous partons donc remplis d’espoir d’être émerveillés par notre nouvelle découverte sans que ce soit notre péril jaune.


Encore une fois, afin de ne laisser rien au hasard, j’ai appelé pour réserver. Et encore une fois, cette action s’avéra caduque, la salle à manger que nous découvrirons pouvant abriter alternativement 2 terrains de volleyball, 4 de badmintons ou 12 allées de bowling! Je profiterai tout de même de l’occasion pour m’assurer auprès de mon interlocutrice que notre odyssée ne tombera pas à l’eau, ayant lu sur leur site internet que les dim sums sont « servis pendant les heures à la lumière du jour ». «no problem no problem no problem» m’informera-t-on dans un anglais incertain. À l’allure de la conversation, bien qu’un doute est bien ancré sur la compréhension de ma question, nous décidons tout de même d’aller de l’avant, téméraires que nous sommes, tel le Dernier Samouraï allant défendre son honneur. La place est facile à retrouver. Passez devant l’épicerie qui joue du Elvis en chinois (oui oui, un certain Wong je crois…), celle avec le slicer à viande froide rempli de sang où les canards sont accrochés par la patte gauche et tournez à droite à la vitrine de photos de bungalow à Brossard de Royal Lepage et vous y êtes. Une fois à l’intérieur du centre d’achat de quatre boutiques où les prix sont affichés en yuans et où l’inventaire doit bien prendre une année à faire tellement il y a des cochonneries du stock empilé partout que l’on peine à savoir c’est quoi leur core business. Des brassières, des chaises à massage, de la vaisselle, des bijoux, des souliers Nike, du thé, le tout au même endroit, c’est tu pas beautiful mon ami!


En raison du caractère spécifique du resto, et comme nous ne voulions pas nous limiter à deux ou trois choix de dim sums, nous avons décidé que les étranges seraient les bienvenus à se faire toucher le cœur en notre sélecte compagnie. Laissez-nous donc vous présenter nos précieux collaborateurs:


  • « The Queer square » : comme dans la populaire émission « Queer Eye for a Straight Guy » nous avons toujours besoin de l’opinion d’un homosssssexuallllll (mais comme pour le lait, deux c’est mieux) pour bitcher commenter sur la déco, la qualité de la vaisselle ainsi que l’aspect visuel de l’expérience. Nous les appellerons l’Avocat et le Social.

  • « Le Jet Setter ou Pépito pour les intimes » : qui a couru les plus grands restos branchés plus souvent qu’à son tour.


Le point de rencontre pour le lancement des péripéties se situait coin de la Gauchetière et St-Laurent, question de découvrir ce que le quartier chinois avait de meilleur à nous offrir. Suivant la suggestion d’une fervente lectrice que nous baptiserons la Baronne, nous avons paqueté nos petits, nos calepins de notes et sommes partis à la recherche du paradis du dim sum.


Première impression une fois arrivés dans la contrée d’Elvis Wong : les deux langues officielles se font aussi rares qu’un tibétain sur la place Tian’anmen. Loin de nous déplaire, nous sommes à la recherche de dépaysement après tout. Si ce n’était le cas, nous irions manger chez Gérard Patate (ça fait toujours la job à la fin d’une cueillette de pommes en famille, bon bon, on s’éloigne ici).


La salle ressemble à n’importe quelle salle de réception d’hôtel. On s’attend d’ailleurs à ce que les mariés débarquent à tout moment : néon, piste de danse, tivi, méga système de son compris! Il ne manquait que le band. En fait c’est tellement écho et big que l’on pourrait sans problèmes tasser les tables et donner des cours de continental à 500 personnes à la fois (2800 si asiatiques exclusivement).


Une fois assis, nous attendons impatiemment la caravane de chariots sur lesquels nous arrêterons nos choix, tout en se tapant une petite Tsing Tao (bière blonde feluette) dans des verres n’étant pas au goût de tous. Mais ce n’est pas vraiment la place pour être fancy en fait. Comme nous étions à pied, nulle anarchie liée aux approximatifs conseils géo-directionnels de co-pilote ne s’est abattue sur nous. En contrepartie, et c’était prévisible, on s’est fait avoir comme des touristes! Les chariots ne roulent que pendant le jour! En effet, pourquoi donc rouler entre les tables le soir quand la place n’est pas bondée alors que c’est tellement plus plaisant de le faire sur l’heure de dîner et d’écraser à qui mieux-mieux les orteils d’un paquet de clients gratteux tout en sussurant entre ses dents d’un sourire artificiellement crispé : « quingtoé mon glisse de glatteux » ? Qu’à cela ne tienne, nous avons commandé à la carte. Menu majoritairement constitué de porc et crevettes dans toutes les déclinaisons. On n’a juste pas eu le guts d’essayer les pattes de canard et nous avons aussi passé outre le Beef Stomach sur la recommandation de notre serveur. « You may not like » qu’il nous a dit! Le menu regorge de belles trouvailles mais est très inégal côté goût. Beaucoup de pâte et de friture. À y aller souvent, on spot sûrement les meilleurs de la liste.


Le Jet Setter semble trouver son compte sur la liste des vins assez restreinte. Les «Queers » émettent quelques commentaires sur la propreté douteuse du tapis et l’état des vitres remplies de marques de doigts graisseux. Nous les mettons au diapason des dernières tendances en matière de testing de qualité des dim sums, ie pitcher les dits morceaux dans la vitre, si rebond il y a, manger sans attendre sinon mettre de côté. Ils semblent rassurés et nous pouvons enfin commander.


Quand tu vois un autobus de touristes chinois débarquer dans le resto, tu te dis que soit ils se sont fait avoir, soit ils s’ennuient de la maison. Donc juste pour vous informer mesdames messieurs, le Social sort son chinois du dimanche et ne réussit finalement pas à tirer de commentaires savoureux de nos visiteurs mais plutôt quelques sourires gênés. D’après moi, ses phrases toutes faites s’adressaient peut-être à un public plus averti. Nous en concluons que c’est comme si on allait en Chine à manger des dim sums pendant trois semaines pis qu’à un moment donné, on donnerait sûrement toute notre paye pour une grosse poutine ragoutante avec un rotteux on the side!


Nous recommandons ce resto après votre Tai-chi du dimanche matin dans le parc voisin ou simplement pour un lunch sympathique et différent entre collègues de travail. Pas sur que c’est winner de faire comme l’ami de l’Avocat que nous avons rencontré là-bas et d’y sortir une demoiselle si c’est une première date pour l’impressionner. Ça score moyen. Tu passes pour un gratteux ou pour un gars qui a honte d’être vu en sa compagnie.


Nous recommandons aussi fortement de traîner votre ciré jaune car quand ce n’est pas un ouvre-bouteilles traître, ce sont les baguettes qui se rebellent et peuvent vous attaquer! Combien ça coûte faire laver un suit Hugo Boss Mr. Jet Setter et Mr. l’Avocat? « Ah… vous les jetez et en sortez juste un autre hein? ». En tout cas, on sait maintenant où ils vont mettre l’argent économisé car avec le coût de la facture totale de 130$ pour 5 (alcool inclus) ça reste dans le très cheapo et surtout pas mal exotico.


Coût total de l’aventure :

55$ de Dim Sum pour 5 personnes (incluant le thé a volonté, des quartiers d’orange en dessert et des biscuits de fortune que le Social dérobait à son entourage sans remords)

1 bouteille de Jacobs Creek 32$

6 Tsingtao (bière blonde feluette chinoise)

Grand total 130$ pour 5 personnes, vraiment cheapo!


Restaurant Ruby Rouge


1008, Clark

514-390-8828


5 commentaires:

Anonyme a dit…

hummmmmm des dim summmmmmmm !!!

j ai hate de manger asiatique , de partir de l egypte ma fine bouche est en manque culinaire !!!

bonne continuation

wow !!! on a meme des lecteurs sur le continent africain

its internationalezzzzz !!!

Anonyme a dit…

Quand tu dis que nous sommes rendus big!! Mais on ne te plaint pas quand meme... Plongée tous les jour et soleil soleil soleil...

merci Frank!
xxx

Anonyme a dit…

washhh, c peut etre dans le tres cheapoo, mais calisss y a des limite!!, laisser les manger leur mardes... mais j ai ben aimer lidee dajouter des inviter... la prochaine fois amener une paire de guinn.. haha

seb le cuisto!!

Anonyme a dit…

Génial et drôle les commentaires. Pour fin janvier/début février 2009, si tu cherches des invités...je connais 7 petits nains suisses qui se réjouissent de te revoir et faire (enfin) des folies avec toi !
Martial

Giving Back a dit…

C'est mon resto préféré pour bruncher le dimanche! Par compte j'y vais avant 11:30 ou apres 1:00 sinon tu attend trop longtemps, autre must: Bring a friend who knows about Dim Sum! Sinon you are going to eat chicken neck and chicken feet!
J'y vais demain avec ma mere et mes soeur, je veux leur faire vivre une experience nouvelle et enrichissante.... La derniere fois que j'ai fait ça a ma mère je l'avait emmené chez Dic Ann's, elle m'en a voulu pendant un mois!!!!

P.S. je fut tres supris quand j'ai appellé pour réserver et ils on accepté ma réservation pour 10!!! That's a first!!