samedi 30 août 2008

Part 3 : Chez les Portugais et le Baron

Chers/ères restophiles,

Nous passons à l'hémisphère nord pour la troisième étape de notre croisade : le Portugal. Nous nous retrouvons donc au Braseiro, sur St-Laurent. Autant l'arrivée à La Khaïma s'avérait en elle même une aventure, autant celle-ci est responsable de l'incroyable procrastination à écrire ce texte. Dire que j'ai dû annuler mon inscription au concours de mâchage de vitre de mon village pour me retrouver à cet endroit, j'en ai encore pour quelques semaines à me flageller. Les quelques peintures portugaises ça et là peinent à masquer les émanations de fake qui proviennent du plancher en tuiles de céramique. Bref, on vient à notre rencontre et on nous assigne une table.

La carte est plutôt complète pour satisfaire son client. Les calmars grillés ainsi que les sardines trouvent preneurs en entrée. Pour le repas principal dans ce paradis de la grillade, les crevettes à l'ail ainsi que l'assiette mixte sont identifiées pour sauver ce qui peut encore l'être de cette soirée. Pour être équitable, nous devons avouer que le repas est honnête… et arrosé de Sangria. Le fait d'arme pour ma part de cette soirée aura été, en cette période olympique, de trouver que le serveur ressemblait quelque peu à Alexandre Despaties. Du calme mesdames… quelque peu ai-je mentionné.


Une fois sortis à 22h alors que nous étions seuls dans le restaurant, Gen au volant de sa décapotable qui refusait de terminer sa soirée sur une fausse note et ainsi déplaire à son auditoire se met à arpenter les rues de Villeray et à scruter les commerces telle une Ginette à la recherche de son Roger le jeudi de la paye. Elle veut aller dans une taverne. Wow! C'est certain qu'un établissement à moitié vide, avec quelques gerlots soudés aux machines à poker cachés derrière une porte en gros bois, ça va kickstarter notre soirée. Finalement, la taverne s'avérera être un resto-bistro : le Baron Faillon.


Tout comme pour une compagnie cotée en bourse, tout est une question de gérer les attentes. Alors que je m'attendais à m'emmerder solidement accoudé sur une nappe à carreau à la lueur d'un néon de Bud scintillant, le bar du Baron Faillon est nettement plus gai. Son décor est aussi beaucoup plus intéressant, avec son poisson Bêta nommé Gaspard qui nage seul dans un vase élancé sur le bar et qui a un intérêt marqué pour frencher des cubes de glace, les boas accrochés au plafond des toilettes surplombant un aquarium avec un quintet de poissons (Maggie, Willie et les 3 Baronnets) et des têtes de rois et reines sumériens flottants au mur de la salle à manger pour lesquelles le proprio-coiffeur Jacques Morache est en lice aux Gémaux le 10 septembre grâce à son travail sur la série de Radio-Granada intitulée Le Sacre de l'Homme. (…inspirer…) On nous somme donc courtoisement de commander à manger en raison d'une licence restreinte. Nous nous retrouvons donc long crêpe aux poires et chocolat qui s'avérera un merveilleux délice. Côté boiésson, Jacques assez coquetaille s'excuse de son faible inventaire, blâmant et hoquetant l'incapacité d'utiliser sa voiture en réparation pour mener à bien le ravitaillement de son bar… ouais ouais… Nous y allons donc de mojitos issus d'une recherche acharnée pour reproduire ceux qu'il avait consommé à Cuba en compagnie de Pierre Richard (le Grand blond avec une chaussure noire), scrapbook à l'appui. Ils sont assez fiables pour que l'on persévère avec d'autres exemplaires. Pour toutes ces raisons, en plus du chien de l'établissement couché sur le trottoir ou des 3 filles-artistes-macramé au bar à notre droite discutant avec autant d'ardeur de leurs dernières déceptions amoureuses que de la raison qui les pousse à choisir le persil frisé au lieu du persil italien, le Baron Faillon est un endroit fortement sympathique où il fait bon se retrouver. Il paraît que les tapas y sont biens et que les déjeuners en fin de semaine sont courus. Mais dépêchez-vous, le cuisto Yvan retournant au Vénézuéla bientôt, la survie de l'établissement est questionnée.


En conclusion, bien que la bouffe du Braseiro soit bonne, nous trouvons que 100$ est trop élevé pour l'expérience. Imaginez un portugais qui va dans un resto québécois au Portugal sans y retrouver nulles traces de ceintures fléchées, de raquettes en babiche ou de pancartes SO-SO-SO-SOLIDARITÉ de la FTQ!?! Pis pour le Baron Faillon, on y arrête si on est dans le coin ou on s'y planifie un déjeuner-brunch de fin de semaine mais on s'assure de jaser avec Jacques.


Braseiro

8261 St-Laurent

514-389-0606


Le Baron Faillon

408 rue Faillon

514-278-0708

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