samedi 30 août 2008

Part 2 : Chez les Africains

Chers/ères restophiles,


Toujours par soucis d'économie, nous sommes demeurés pour notre deuxième aventure dans une région dont le GDP/capita est inférieur à un copieux repas à la Queue de Cheval et j'ai nommé l'Afwique. Plus spécifiquement, la Mauritanie. Gen « globe-trotteuse toujours le passeport en poche » m'indique que la Mauritanie est située tout juste au sud du Maroc sur la côte Ouest de l'Afrique et que la nourriture a donc des bases communes avec cette région : couscous, tajine et cie. Ah bin… Ayant été élevé dans un village ne comptant que deux feux de circulation et fort de mes nombreux voyages exotiques dans des tout-inclus où les seules parcelles de ces étranges pays étaient vues à partir d'un autobus à la noirceur après 5 heures de vol les genoux dans l'front, je ne remettrai donc pas en question ses observations.


Toujours est-il que l'arrivée à La Khaïma est impressionnante. Après avoir déambu devant moult commerces placardés, la vision d'un restaurant aux murs peints à la grandeur de spirales et d'autres formes inusitées surplombés de draps de couleurs disparates détonne et satisfait notre soif de dépaysement. La section arrière du restaurant est meublée d'une longue table basse entourée de coussins pour ceux qui veulent vivre une expérience encore plus hors de l'ordinaire et qui n'ont pas de problèmes au niveau des émanations pédestres. Alors que nous nous sentions de parfaits étrangers dans l'entrée en attendant que l'on nous assigne une place, nous avons le sentiment de faire partie intégrante de l'expérience une fois assis.


Donc Mister proprio, Atigh pour les intimes, nous accueille avec le sourire, accoutrement compris : turban bleu royal et grande tunique bleu-ciel qui aurait facilement pu être empruntée dans un dépôt de jaquette d'hôpital. La soeur de sa femme est à la cuisine. Une fois assis, on nous dépose un pichet d'eau sur la table ainsi que, vous l'aurez deviné, un sale ouvre-bouteille traître. Angoisse! Les paumes humides et le front ruisselant, je m'attaque à la tâche prudemment tel un asiatique charroyant des bouteilles de TNT dans les Minutes du Patrimoine. À mon grand soulagement, la confrontation avec le liège se terminant sans problème, je retire mon imperméable jaune serin style puncho avec un crest de SuperMan sur le chest sous les applaudissements nourris des autres clients. La soirée peut continuer.


Le menu est assez simple, il est écrit sur un tableau noir de 12 pouces par 24 pouces que notre hôte nous présente à deux pieds de la face : le tajine de poulet citron et olives ou le tajine végétarien. N'aimant ni l'un ni l'autre les olives, on va simplement les enlever pour nous! Méchante différence avec Face de Ciment! Nous commandons donc tout ce qui est sur le menu, au Yable la dépense. Avertissement à ceux qui vivent le Purell en poche et les gants chirurgicaux aux mains, les deux convives doivent picosser leur repas dans une seule grande assiette de terre cuite. Le poulet était super tendre et vraiment délicieux, le couscous égal à lui-même et pas l'ombre d'une olive dans notre assiette. Nous avons aussi eu droit à des pitas chauds en accompagnement ainsi qu'un ramequin de piments rouges forts broyés.


La table d'hôte pour 25$ par personne était tout à fait raisonnable. La soupe, étrangement liquide alors qu'on nous avait cité quelque chose comme 34 ingrédients, était bonne et le thé à la menthe délicieux. Probablement en raison de notre arrivée tardive et à l'avancement de la soirée, notre cérémonie personnelle de versage de thé fut coupée court. Gen dont la soif de savoir est sans borne n'a malheureusement pu s'informer de la signification des habituelles 3 verse/déverse de thé, théière à au moins 3 pieds en haut du verre. Pour ma part, ça m'évita de renfiler mon imper… Cependant, pour le même prix, nous avons eu droit à un pichet de nectar de fleur d'hibiscus que notre hôte avait fait lui-même plus tôt ce jour là. Au risque de briser la féérie poétique du breuvage de fleur divin, ça goûtait le Welch sûrettte!


Et pour finir une soirée fort agréable, quoi de mieux qu'une personne vêtue d'un accoutrement en soie verte, parsemé de pierres précieuses du K-Mart et le regard masqué faisant irruption dans le restaurant sans aucune raison ni conséquence apparente? Une sorte de Spider-Man des Mille et une Nuits. Bref, satisfait de mon choix et repu, je sens la pression qui commence immédiatement à peser sur Gen quant au choix de notre prochaine destination.


Nous suggérons fortement La Khaïma pour le dépaysement, l'atmosphère, le proprio, le poulet vraiment délicieux ainsi qu'un débouche coopératif!


La Khaïma

142 avenue Fairmount Ouest

514-948-9993

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hummm, miam, miam! Assez allechant. Merci des chroniques!